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Comment un chien peut-il influencer la dynamique d'une famille?

Un chien peut occuper une place de choix dans son foyer. Et qu’en est-il de celle des humains? Est-il possible que dans un couple ou une famille, une personne souhaite avoir un chien ou même en rêve-t-elle? Mais si l’autre n’en veut pas du tout! Cette situation est plutôt fréquente et constitue un défi à solutionner. Croyez-vous qu’elle pourrait influencer à long terme la dynamique familiale ou le couple?

J’aborderai dans cet article les motivations ou raisons qui peuvent pousser les gens à adopter un chien. Également, celles qui les amènent à ne pas le vouloir. De plus, quelques étapes souvent rencontrées dans l’évolution de la dynamique familiale. Les différentes relations humain chien seront prises en compte, ainsi que la place du chien et des membres de la famille dans la maisonnée. Finalement, nous aborderons la prévention et les solutions à envisager dans de telles circonstances.

Cet article se voit une exploration autour d’une question rarement abordée ouvertement par les gens. Il s’agit d’un point de vue sur cette question basée sur plusieurs années d’expériences professionnelles.

 

Pourquoi adopter un chien ou pas

Il y a toute une liste de raisons qui poussent les gens à souhaiter adopter un chien. Certaines raisons sont plutôt bonnes et d’autres moins qui sont acceptables, mais à éviter. Nous devons toujours prendre en compte nos attentes et les besoins de la famille ainsi que les besoins et le bien-être du chien. En plus du budget disponible, notre mode de vie, le temps à lui consacrer et l’environnement que nous allons lui offrir…

 

En voici quelque unes :
  • prendre soin d’un animal, besoin de materner
  • tenir compagnie
  • le travail, la chasse, le sport, les loisirs
  • la zoothérapie, chien d’assistance ou de soutien
  • l’élevage, la compétition
  • un compagnon pour les enfants
  • un deuxième animal pour tenir compagnie au premier
  • remplacer un autre animal…

 

Les animaux ont un très grand impact émotif sur nos vies. Ils peuvent devenir très rapidement indispensables à notre quotidien. Parfois les choses tournent bien dès le début de l’adoption. Dans ce cas tout est merveilleux!

Par contre, je vois régulièrement des familles dont les membres sont partagés entre vouloir un chien très fort et d’autres qui voient le chien comme un obstacle ou une lourdeur dans leur vie. Dans une telle situation où la communication fait toujours défaut, les choses peuvent rapidement évoluer dans la mauvaise direction.  Parmi les raisons souvent rapportées par ces personnes on retrouve ; la charge de temps à mettre sur l’éducation du chien, le fait qu’il salisse ou même détruise la maison, qu’il prenne de la place dans le quotidien, que sa présence empêche les gens de sortir et voyager, les coûts associés, l’énergie à mettre dans son éducation…

 

L’évolution de la dynamique familiale

J’ai pu constater avec le temps que dans plusieurs foyers une des deux personnes du couple souhaite ardemment un chien et l’autre beaucoup moins. Mais, un compromis s’installe ou non et… Hop! Le chien est à la maison! Évidemment pour plusieurs il peut s’agir d’un projet à deux ou en famille!

 

Dans le processus qui s’ensuit, on peut voir apparaître quelques étapes définies.

  1. Les premiers moments après l’arrivée du chiot ou chien à la maison c’est la découverte et l’adaptation à cette nouvelle situation pour chaque membre de la famille.  Chacun tente de faire ce qu’il peut pour comprendre et bien faire les choses avec ce nouveau poilu! Souvent la personne qui souhaitait le chien essaie de ménager l’autre pour lui faciliter la vie au quotidien et ainsi l’aider à mieux accepter la situation.
  2. Après un certain temps, quand le chien s’est adapté à son nouvel environnement (ce qui peut prendre plusieurs mois), il s’installe fréquemment un genre de ‘’lune de miel’’. Une de deux personnes ou les deux ont développés un lien avec ce nouveau chien et tout semble un peu plus facile. La famille a établi une routine, le chien est bien avancé dans son éducation et tout le monde dispose d’un répit.
  3. Par la suite, on peut s’attendre au retour de quelques difficultés. Qu’il s’agisse d’un chiot ou d’un chien adulte, ces étapes risquent d’être présentent même si elles se passent de façon différente. À ce stade, les propriétaires sont possiblement fatigués, épuisés, parfois à bout de ressources et les comportements du chien stagnent.

Il est logique de penser que si une seule personne prend sur elle l’éducation et tous les soins du chien pendant des mois ou même des années, à un moment où un autre elle atteindra ses limites. Cette situation peut amener à des incompréhensions, des problèmes de communication ou de la frustration. J’ai pu constater que certains se remettaient eux, leur couple ou l’adoption du chien en question. Les vrais sentiments de chacun sont ainsi exprimés. Notez que les étapes relatées ici peuvent être variables d’un foyer à l’autre!

 

Le relation humain chien

Selon la raison d’adoption, les bienfaits apportés par le chien, le lien émotionnel qui unit le chien à son humain et l’authenticité de leur communication, la relation humain chien évoluera et se développera. Elle prendra une place plus importante au sein du foyer. Par ce fait, un ou des humains dans la famille pourront se sentir mis à l’écart, inutiles, peu compétents, incompris, éloignés, seuls… Ils ne voudront pas s’investir ni avoir une place dans son éducation, le poilu sera possiblement perçu comme un intru et un problème dans le couple ou la famille.

Tandis que celui qui est très présent pour le chien se sentira probablement aussi seul, non supporté par l’autre et incompris également! Mais considérera sûrement le chien comme un membre important de la maisonnée.

 

Qu’en est-il pour le chien?

Dans une telle situation, il ne peut pas se comporter de la même façon avec chaque personne. Un individu en prend soin et est présent pour lui, l’autre veut l’ignorer et ne pas s’en occuper. Les méthodes d’éducation employées seront très différentes et souvent incohérentes. Les attentes de ces humains de la maison également très différentes et rarement au même niveau. Alors apparaîtront des problèmes de comportement plus importants exprimés par le chien de la famille (demandes d’attention fréquentes, vocalisations excessives, anxiété, agressivité, réactivité…). Où est la place de chacun dans cette dynamique familiale? Comment rétablir la situation? Est-ce possible?

 

Quelles peuvent être les conséquences d’un foyer incohérent sur un chien?

  • messages incohérents, communication déficiente
  • besoins du chien non comblés
  • apparition de comportements indésirables
  • présence de stress, peur, anxiété…
  • agressivité pouvant aller jusqu’à la morsure…
  • abandon du chien
  • séparation du couple ou de la famille

 

En prévention

Mieux vaut prévenir une telle situation pour éviter qu’elle ne soit trop difficile ou impossible à rétablir. Il faut éviter d’agir avec impulsivité ou par coup de cœur pour un animal en particulier et avant tout bien réfléchir.

 

Voici quelques conseils simples :

  1. Tout d’abord, communiquer! S’asseoir ensemble et discuter calmement et avec sincérité.
  2. Ensuite, bien évaluer les besoins et attentes de chaque membre de la famille. Ce que la famille souhaite conserver au quotidien (habitudes de vie, privilèges, libertés, règles établies…) ou même ajouter, améliorer (plus d’activités en plein air, déménagement, nouvel enfant…).
  3. Prendre conscience et verbaliser les limites du couple ou de la famille (temps disponible, budget, présence d’enfants ou non, limites de chacun au quotidien…).
  4. Prendre un temps de réflexion avant d’agir et adopter. Prendre toutes les informations nécessaires sur le chien (race, recherche d’un éleveur éthique, ses besoins, ce que vous pourrez lui offrir, le processus d’éducation canine…) afin de vous assurer de prendre la meilleure décision pour votre famille. L’objectif est de trouver un chien qui convient à votre foyer et que cette belle expérience vous amène plaisir et bonheur.
  5. Décider si ce projet en est un à deux ou en famille. Il serait préférable d’inclure tout le monde et que chacun y participe et y trouve son compte. Chacun aura son rôle à jouer et ses responsabilités.
  6. Je vous conseille fortement de faire appel à un intervenant en comportement canin réputé pour vous informer de la démarche et répondre à vos questions. Cette personne sera d’une aide précieuse pour vous donner les informations dont vous aurez besoin.

Les services d’un intervenant ou éducateur canin compétent qui peut se déplacer à votre domicile est fortement recommandé. Il pourra vous guider, vous accompagner tout au long du processus et vous informer concernant l’achat du chien, comment dénicher le bon élevage, ses besoins en activité, son éducation, vous donner des contacts de garderies de jour, pensions, toiletteurs… Vous serez ainsi en mesure de connaître les besoins réels de votre chien et de favoriser une meilleure complicité entre vous.

En tant qu’intervenante qualifiée et compétente en dynamique familiale, voici ce que ma présence dans ce processus peut vous apporter.

Pour vous aider

  • une écoute sans jugement
  • vous offrir des pistes de réflexions
  • possibilité pour chacun de clarifier ses attentes et objectifs
  • mise en place de règles familiales selon vos besoins
  • rappeler l’importance du rôle de chaque membre de la famille
  • établir un équilibre dans les relations humain chien
  • mettre de l’avant la place prioritaire des humains dans la maison
  • établir clairement le rôle et la place du chien dans le foyer

 

Solutions à envisager

En cas d’incohérences déjà présentent dans la dynamique familiale, il faut prendre du recul et tout revoir depuis le début. Il est impératif de contacter un intervenant canin pour y voir plus clair. Cette situation nécessite une évaluation comportementale du chien et la mise en place d’un plan d’intervention. L’important est de discuter avec le professionnel et rétablir les attentes de chacun des partis tout en mettant de l’avant les besoins du chien présent.  Ensuite, il peut être une bonne idée d’envoyer le chien en garderie ou chez une connaissance de la famille pendant quelques jours pour vous laisser le temps de réfléchir à des solutions sans pression. Il est toujours possible d’améliorer la situation, tout dépend de la volonté de chacun.

 

Bénéfices d’un foyer harmonieux pour vous et pour votre chien

Une famille heureuse avec un animal de compagnie profitera du bien-être, de la collaboration et de l’équilibre que cette cohabitation apportera. Le plaisir, les apprentissages mutuels, l’optimisation du temps et l’évolution personnelle des individus s’en verront amplifiés!

 

Pour conclure

L’arrivée d’un nouveau chien dans la famille peut certainement affecter l’équilibre de chacun d’une façon différente. Ce changement demandera un temps d’adaptation et une approche personnalisée. N’hésitez jamais à faire appel à un professionnel du comportement animalier, qui a une approche positive, au moindre doute ou difficulté. Cette personne que vous aurez choisi pour vous aider aura à cœur le bien-être, les besoins et l’autonomie du chien ainsi que les vôtres! Elle vous apprendra à lire et comprendre ce nouveau membre de la maisonnée.

Je crois sincèrement que cohabiter avec un chien devrait être simple, léger, agréable, respectueux de l’espace de chacun et de leurs besoins mais surtout, vraiment enrichissant et plaisant!

 

Rédigé par Gabrielle Charland

Tsa et intervenante en comportement animal

Praticienne TTouch niveau 1

 

Sources:

  • Leclerc, Lucie. Biologiste, formatrice internationale et instructrice praticienne certifiée TTouch. Formation TTouch pour animaux de compagnie de 2019 à 2021.

crédit photo: Sarandy Westfall-unsplash

Chien peureux envers les gens non familiers... Comment s'y prendre?

Plusieurs articles, textes ou audios traitent déjà de la peur, du stress et de l’anxiété ainsi que de leurs conséquences sur les animaux. Avant tout, dans mon travail d’intervenante, je souhaite répondre aux besoins de mes clients et m’adapter à chaque famille. Bien que dans cet article, je vais tenter de vous aider à mieux comprendre votre chien et vous donner des pistes de solutions en cas de crainte des gens peu connus. Des sujets comme les causes, le langage corporel lié à la peur, les interventions et des outils utiles seront abordés. Bonne lecture!

 

Une émotion

Parlons d’abord un peu de cette émotion qu’est la peur. Il s’agit d’une des émotions éprouvée par l’humain que peut ressentir un animal. Il y a aussi la joie, la colère, la tristesse, le dégoût, l’empathie… La peur, quant à elle, amène une réaction comportementale adaptative face à une menace réelle et concrète. Cette émotion permet la survie de l’animal tout comme pour nous.

Elle est normale, instinctive et permet aux animaux de réagir en cas de menace ou de danger. L’animal en présence d’un stress léger peut conserver sa capacité à apprendre. Mais si le stress est plus important, il peut en venir à avoir de la difficulté à apprendre, mémoriser voire même jusqu’à une incapacité à se calmer au-delà de plusieurs heures.

Les réactions du chien en cas de peur peuvent être influencées par un manque de socialisation, de mauvaises expériences vécues, la génétique et même un problème de santé ou une éducation inadéquate et incohérente. La peur des humains peu connus est l’une des principales demandes de consultation en comportement canin que nous constatons. Il faut savoir que l’agressivité est le plus souvent lié à de la peur! Et chez l’humain également. Ne diriez vous pas que l’inquiétude quelle qu’elle soit peut amener à de la colère, de l’irritabilité, de l’impatience? Parlez-en aux mamans autour de vous!

 

Le langage corporel lié à la peur

L’expression corporelle que l’on observe généralement en cas de peur est variée et constitue les signes de stress, les signaux d’apaisement ou d’inconfort, les postures d’évitement… Vous pouvez observer des pupilles dilatées, un regard fixe, l’halètement, une perte de poils excessive, la présence de pellicules dans le pelage, des yeux de baleine, de l’hypervigilance, un refus de manger, les oreilles vers l’arrière, déféquer, uriner, sudation des coussinets, queue entre les pattes, une posture rigide, des gémissements, grognements, montrer les dents, mordre dans le vide, une pilo-érection, etc…

Certains signaux seront volontaires de la part du chien pour démontrer un inconfort (parfois avant de devenir un stress plus important) comme se lécher le nez, bailler, détourner la tête ou le corps, sentir le sol, cligner lentement des yeux, se secouer, position d’appel au jeu, s’immobiliser, s’asseoir, se coucher, s’approcher en demi-cercle…

Devant une difficulté ou une menace plus importante, le chien réagira avec ses réflexes de défense (4F) : fuir, foncer, figer, faire semblant ou faire le fou. Ces réflexes sont plutôt instinctifs et peuvent varier selon les options possibles pour l’individu en fonction de la situation.

Il est nécessaire de bien connaître ces différents comportements du langage corporel canin pour bien évaluer son niveau de stress. Puisque votre rôle sera d’adapter la situation pour faire en sorte que votre chien revienne à un état plus calme et qu’il retrouve son équilibre physique, mental et émotionnel.

 

Différentes façons d’intervenir

Les conseils qui suivent s’appliquent autant aux gens peu connus rencontrés, en visite dans de nouveaux environnements ou même à son humain de référence. Il s’agit de l’attitude respectueuse que nous devrions tous avoir face aux animaux. Ces animaux de compagnie avec lesquels nous vivons dans nos foyers ont besoins d’être guidés clairement au quotidien. Nos intentions doivent êtres honnêtes, claires et démonter notre envie de leur faire confiance. L’authenticité dans nos interactions et le respect de nos besoins mutuels comblés. Avoir en tête qu’il s’agit de collaboration et de cohabitation avec nos animaux. Donc, apprendre à connaître leurs limites tout en leur indiquant les nôtres de façon claire et douce.

 

L’approche

Pour qu’un animal se sente bien et en sécurité en présence d’un humain, il faut avant tout lui donner confiance en lui et en cet humain. Tout d’abord, donnez-lui l’espace nécessaire dont il a besoin pour demeurer dans un état corporel détendu. Ce qui implique naturellement que l’humain ne va jamais vers le chien. Il doit laisser le chien venir à lui et à son rythme. Si le chien est un peu méfiant, l’humain peut l’inviter à interagir en reculant d’un pas en position accroupie ou non, tout dépend de son langage corporel. Se positionner à côté du chien tout en regardant dans la même direction que lui. Le fait de regarder fixement un chien est interprété comme une menace en langage canin. Sachez que c’est toujours le chien qui décide de l’interaction, c’est lui qui approche l’humain!

Le contact

Si l’ami canin semble désirer un contact, vous pouvez débuter par toucher le poitrail, les épaules, sous les oreilles, le cou. Touchez-le brièvement puis observez sa réaction ou son attitude. Ce sont des zones corporelles majoritairement appréciées des chiens. Évitez de caresser les oreilles, la face, le dessus de la tête, les pattes et la queue qui sont des zones souvent peu appréciées! L’humain doit s’assurer que le chien est consentant et qu’il souhaite cette interaction. Le contact se fait toujours dans le respect des limites de l’animal.

Le ton voix

L’humain non familier utilisera une voix douce et rassurante. Votre ami canin est très sensible au ton de voix humaine. Vous devez être cohérent avec vos émotions et les gens présents aussi. Évitez les gestes brusques ou contraignants et les interactions envahissantes et potentiellement désagréables pour le chien. Tout le monde a besoin d’espace!

L’attitude

Surtout soyez calme et détendu. Respirez profondément et lentement. Et j’ajouterai même que vous devez être en pleine conscience de tout ce que vous faites. Un chien qui voit que vous êtes attentif à lui et à ses besoins ou inconforts vous fera confiance très rapidement. Dès que vous le manipulez ou interagissez avec lui, soyez totalement dans l’instant présent.

Le positif

Vous pouvez ajouter des friandises ou des jouets dans votre approche pour aider à changer plus rapidement l’émotion du chien, même sans entraînement particulier s’il s’agit juste d’établir un lien de confiance rapidement. Le secret est de prendre son temps sans pression. Plus vous irez lentement, plus il progressera rapidement!

Encourager l’autonomie

Si la peur est minime et qu’une curiosité est présente, laissez le chien explorer, renifler et restez présent au cas où il en aurait besoin, sans intervenir. Il est prioritaire d’encourager l’autonomie et la curiosité du chien. Si vous tenez le chien en laisse, il est important de la tenir relâchée afin de lui transmettre un message de confiance. Si la situation le permet, laissez la laisse rattachée au collier ou au harnais traîner librement au sol.  Tout en permettant une certaine liberté au chien et l’expression adéquate de sa communication, vous aurez une plus grande facilité d’intervenir au besoin en prenant la laisse.

 

L’entraînement

Pour un entraînement efficace et bien adapté, demandez l’aide d’un intervenant compétent du milieu canin. Un entraînement en contre-conditionnement tout en renforçant le calme de façon positive sera un excellent outil. Dans les cas de crainte d’un humain non-familier, débuter l’entraînement du chien à grande distance de l’humain et toujours en tenant compte de son langage corporel. Vous pourrez vous rapprocher graduellement et à son rythme (désensibilisation graduelle ou systématique) de l’élément déclencheur ou de l’intrus lui-même.

 

Intervenir en prévention

En considérant toujours la distance nécessaire pour que le chien soit calme et réceptif. Il doit rester attentif à son humain et ne pas exprimer de signaux d’inconfort. Intervenir en prévention est la clé, le travail débute avant même que le chien soit inconfortable. Il est nécessaire de ne pas laisser le chien regarder fixement l’inconnu. Si vous êtes l’inconnu pour un chien, donnez-lui de l’espace. S’il s’approche et s’intéresse à vous, restez doux et offrez-lui des friandises très appétentes pour lui. Souvent de lui lancer les gâteries au sol loin de vous est préférable puisque de cette façon vous respectez son espace et ne le forcez pas à manger dans votre main.

Plusieurs exercices de focus, d’attention à son humain, d’auto-contrôle ou des demandes de base peuvent être utilisées. Également, je préconise de guider le chien à prendre lui-même de bonnes décisions en lui confirmant par un mot (good, bon chien, bravo…) sur un ton doux et rassurant chaque fois qu’il démontre du calme, de la détente ou un comportement associé à cet état d’esprit. Toujours garder les yeux sur le chien!

Dans des situations plus graves de crainte des inconnus par des comportements de réactivité, agressifs, de fuite ou de peur intense je recommande de voir un vétérinaire, intervenant en comportement canin ou vétérinaire comportementaliste selon le cas. Dans plusieurs cas, une médication combinée à une thérapie comportementale peut s’avérer nécessaire.

 

La méthode Tellignton TTouch

Une méthode de plus en plus connue du monde animalier, qui a vu le jour il y a environ 40 ans et développée par Linda Tellington-Jones. Débutée avec les chevaux, elle a été rapidement adaptée aux animaux de compagnie. Elle peut facilement être intégrée aux entraînements, soins et interactions avec des animaux même par des gens moins expérimentés.

Je la décrirais comme un mode de vie qui s’applique à n’importe quelle situation. Une attitude respectueuse, douce, consciente dans nos interactions. Une capacité d’observation, un travail avec des touchers alliant technique et intuition, du travail en mouvement et différents outils pour aider l’animal à se calmer et se détendre. Le but étant de rendre plus facile toute situation potentiellement difficile pour lui. Une méthode qui fait encore ses preuves dans les interventions comportementales et très efficace pour travailler les peurs.

 

Les outils

Le TTouch est donc un outil vraiment intéressant et d’une efficacité surprenante pour créer un lien de confiance avec n’importe quel animal.

Il y a aussi les suppléments naturels pour les cas moins graves qui peuvent aider le chien à revenir dans un état de mieux être et l’aider à retrouver sa capacité d’apprentissage tel Zylkène (protéine de lait hydrolisée)), Biocalm, Calming care… Je préconise les produits vétérinaires puisqu’il est beaucoup plus facile d’avoir toutes les informations des compagnies, recommandations, dosages, contre-indications, etc… Par les compagnies elles-mêmes et les vétérinaires qui connaissent très bien leurs produits et leurs effets. Pour vous conseiller, cherchez une clinique vétérinaire qui correspond à vos valeurs et vos attentes.

Également, il existe des phéromones apaisantes (tel Adaptil), des nourritures avec suppléments en caseine, tryptophane, mélatonine ou L-théanine. Et aussi des chandails calmants de type Thundershirt, gilet anti-anxiété, gilet calmant Fidèle canin, Happy hoodie (bandeau)… Tous ces outils peuvent généralement être combinés ensemble et ajoutés à une thérapie comportementale. S’ils ne sont pas suffisants, vous pouvez demander conseil à votre vétérinaire qui vous recommandera la meilleure option pour votre chien.

 

Pour conclure

En résumé, nous devons diminuer nos attentes qui sont souvent trop élevés pour les aptitudes et limites de nos chiens. Prendre le temps de les observer, de les comprendre et de trouver la meilleure façon de nous faire comprendre d’eux. Soyez patients, constants, clairs et cohérents au quotidien. En adoptant une attitude qui respecte dès le départ leurs limites, leur espace, ce qu’ils sont vraiment, vous réussirez à leur donner confiance!  N’hésitez pas à vous faire conseiller par les meilleurs intervenants dans le domaine canin. Que vous soyez propriétaires d’animaux, toiletteurs, animaliers, techniciens(nes) en santé animale, zoothérapeutes, enseignants ou autre, nous avons tous une expérience, des bagages de vie différents qui peuvent servir aux autres. N’hésitez pas à faire appel à moi pour y voir plus clair!

 

Rédigé par Gabrielle Charland

TSA et intervenante en comportement canin et félin

Praticienne TTouch niveau 1

 

Sources :

  • Leclerc, Lucie. Formation en TTouch pour animaux de compagnie. 2019 à 2021.
  • Rugaas, Turid. Les signaux d’apaisement, les bases de la communication canine. Éditions Génie canin. 2006.
  • Yin, Sophia. Low stress handling. Restraint and behavior modifications on dogs and cats. Cattledog publishing.

 

Comment gérer les périodes de folies de votre chien?

Si vous avez côtoyé des chiens ou en êtes propriétaire, vous avez sûrement déjà vu un jour une démonstration des plus intéressante d’un réel débordement d’énergie! Je parle d’un moment très court où le chien explose littéralement comme un ‘’presto’’ de toute cette énergie refoulée. Il court en rond ou dans tous les sens, saute, se propulse, renversant parfois les meubles, bousculant les gens ou même sans toucher à rien du tout! Il peut vous sembler complètement névrosé, déconnecté et imprudent!

Également amusant à voir pour certains, plusieurs d’entre vous ne savent pas quoi faire dans cette situation. Par expérience beaucoup de femmes seront inquiètes que Toutou se blesse ou détruise quelque chose, surtout si cela se produit dans la maison. Du point de vue des hommes, c’est souvent drôle et pas du tout inquiétant. Mais qu’en est-il réellement? Est-ce un comportement normal? Et devons-nous intervenir?

 

À savoir

Sachez qu’il y a très peu d’informations scientifiques à ce sujet. Ce comportement est appelé: périodes d’activités frénétiques aléatoires (FRAP étant le terme anglais pour frenetic random activity periods). Il est tout à fait naturel et peut s’exprimer autant chez le chiot pendant son développement que chez le chien adulte. Il est le plus souvent causé par une accumulation d’énergie ou une grande excitation, mais peut parfois servir à diminuer un stress dans une situation inconfortable ou nouvelle. Vous avez l’impression que votre animal exprime une grande joie, mais ce n’est pas toujours le cas!

 

Quand?

Ce comportement peut être exprimé de façon aléatoire selon les situations ou à des moments plus précis de la journée. Par exemple: après une longue période de repos, avant un repas ou une récompense appétissante, à la sortie du bain, dans la soirée, à la sortie d’un moment dans sa cage ou en enclos. Aussi, après la promenade, à l’arrivée dans un endroit de jeu ou en liberté permise comme un parc, pendant une séance d’entraînement…

Mon propre chien, maintenant âgé de 4 ans, le fait souvent en revenant de la marche en laisse. Il tourne sur lui-même plusieurs fois à toute vitesse avant de courser.  Nous lui laissons alors l’occasion s’emporter librement! Mais, interdit de nous bousculer! Ce qui contribue à atténuer ce comportement est de lui faire dépenser son surplus d’énergie avant la marche. Bref, le moment varie selon la cause, l’âge du chien, la situation, son niveau d’activité quotidienne, etc.

 

Chez le chiot, l’adolescent ou l’adulte

Si vous avez un jeune chien, vous remarquerez que ces périodes d’une durés variable entre plusieurs secondes à quelques minutes se produisent souvent le soir. Vous les observerez pendant quelques mois. Chez l’adulte ces moments seront moins fréquents. Habituellement, dus à l’évacuation d’un surplus d’énergie emmagasinée pendant la journée. Imaginez vos enfants calmement installés devant la télévision sur le sofa. Pitou qui instantanément court à grande course de la cuisine au salon faisant le tour des meubles et sautant sur le sofa sur les enfants! J’ai vu souvent des chiens se propulser sur le mur, le sofa ou même le dossier d’un fauteuil, renversant celui-ci! À l’intérieur de la maison, il ne faut pas négliger la sécurité. Il est toujours indiqué de retirer les objets de sa trajectoire pour éviter les blessures!

 

Recommandations

  • Vous assurer que votre chien a ses besoins comblés en activité physique, masticatoire et mentale quotidienne (3 à 5 heures/ jour selon l’individu). Même parfois plus chez certaines races ou chiens de travail. Offrez-lui tous ses repas dans des bols interactifs ou sous forme de jeux.

 

  • Prévoyez des séances d’activité physique de moyenne intensité tous les jours. La durée et le choix des activités varient selon l’âge, la race, la santé et l’état physique du chien. Par exemple, pour un chiot l’activité imposée sera de 5 minutes par mois d’âge. Donc, un chiot de 3 mois fera environ 15 minutes d’activité physique imposée (course, jeux de balle ou frisbee…) en continu. Votre vétérinaire pourra vous guider au besoin.

 

  • Faites mastiquer votre ami canin s’il y trouve un intérêt pour des jouets ou des os plusieurs fois par jour. Je vous suggère de garder ces objets rangés et de lui offrir à certains moments de la journée pour conserver son intérêt. Notez que les besoins masticatoires d’un chiot sont plus importants. Il vous sera donc très utile d’échanger régulièrement les jouets présentés pour stimuler sa curiosité.

 

  • Faites des séances de 20-30 minutes au total (2 x 10-15 minutes) d’activité mentale tous les jours. Toute activité qui fait réfléchir votre chien (entraînement, éducation ou nouveaux tours, recherche d’objet ou nourriture, cachette avec les humains de la maison, détection d’odeurs…). Une promenade dans de nouveaux endroits pour lui permettre de renifler et explorer constitue aussi une bonne dépense d’énergie combiné à du temps de qualité avec lui!

 

Avec une routine fixe et les activités quotidiennes prévues pour une bonne dépense énergétique selon ses besoins, votre chien sera assurément plus calme et détendu le reste du temps. Pensez à lui accorder du temps de jeu le soir, ce qui vous aidera principalement à créer un lien avec lui. Ces conseils contribueront à prévenir ces périodes d’énergie incontrôlables. Pour une intervention spécifique à votre situation faites appel à un intervenant canin compétent qui vous donnera un bon plan d’intervention.

 

Par contre

Si votre chien démontre ce comportement pendant ou suite à une situation nouvelle ou stressante, la gestion sera alors différente. En fait, cette ‘’gaieté’’ que vous croyez voir est probablement l’évacuation de tensions accumulées pendant ce moment d’insécurité ou confusion. Il est alors nécessaire de tenir compte du contexte pour comprendre le comportement de votre ami canin.

 

Recommandations

  • Il sera nécessaire de bien observer et décoder son langage corporel. Vous pourrez alors observer des signes de stress pendant ou après la frénésie. Comme se lécher, se gratter, se secouer intensément et à répétition, il aura peut-être les pupilles dilatées, halètera, la queue ramenée entre les pattes…

 

  • Vous devrez travailler de façon à prévenir ses inquiétudes en faisant en sorte que la situation devienne plus confortable et rassurante pour votre Toutou. Par exemple, s’il a ce comportement d’explosion d’énergie en sortant de chez le vétérinaire et qu’il démontrait des signes de stress pendant la visite. Vous devez alors prévoir de refaire des courtes visites dans la cour, puis à l’intérieur de la clinique avec l’approbation du personnel dans les semaines suivantes.

 

  • Tout en utilisant le contre conditionnement et la désensibilisation à l’aide de jouets ou récompenses afin de favoriser une émotion plus positive. Le principe est le même si cette folie apparaît à la sortie du bain (rarement très agréable pour un chien) ou même pendant l’apprentissage d’un nouvel exercice qui met Pitou dans la confusion.

 

 

Pour ce qui est de votre chat

Chez le chat, les choses sont légèrement différentes! Comme c’est un animal davantage actif tôt le matin et tard le soir, vous observerez ses steppettes excessives à ces moments précis. Chez le félin il s’agit plutôt d’un désir d’interagir avec vous ou le plus souvent d’une grande excitation soudaine. Il exécutera une série de sauts, sprints, roulades au sol, une vraie dans féline! Vous aurez la chance de voir ces emportements également après un toilettage et même à la sortie du bac à litière. Comme il s’agit d’un excellent acrobate, aucune intervention n’est nécessaire sur le moment. Mais, il est toujours nécessaire de vous assurer que l’environnement de votre chat correspond bien à ses besoins d’activité.

 

Évaluer les risques

À moins que votre animal se trouve dans un endroit périlleux, près d’un escalier, d’une route, d’un feu de camp, de sols glissants ou instables. Alors éloignez-le si le cas ou prévoyez de lui faire dépenser son surplus d’énergie avant votre sortie.  Il n’y a pas de raison de l’empêcher de combler sa lubie. Un sol sécuritaire comme un tapis ou du gazon est idéal. Éloignez-vous par précaution au cas où il pourrait venir vous bousculer et regardez-le de loin. Essayez d’en déterminer la cause et intervenez de façon préventive comme l’indique les conseils ci-hauts. Si le comportement a une longue durée ou s’il y a risque de blessures et que ça vous inquiète, parlez-en à votre vétérinaire qui saura vous conseiller.

 

Pour conclure

Il n’y a pas de situation parfaite. Prenez le temps d’observer votre animal, prendre en considération le contexte et évaluer les risques. Utilisez les services à domicile d’un professionnel du comportement animal pour vous guider ou d’un vétérinaire selon vos besoins. Vous serez toujours gagnant de suivre votre intuition et de vous faire confiance en toute circonstance. Et si votre animal exprime réellement de la joie, laissez-le s’éclater ou joignez-vous à lui! N’hésitez pas à profiter de l’instant présent!

 

 

Rédigé par Gabrielle Charland

TSA, Intervenante en comportement canin et félin

Praticienne TTouch de niveau 1

 

Crédit photo : Ron Fung-unsplash

Si on parlait cohabitation chien et chat... À la façon Zen!

Un sujet très intéressant à mon avis est la cohabitation entre chien et chat dans nos maisons. Très nombreuses sont les questions de mes clients concernant cette situation qui peut rapidement tourner à l’imprévu! Nous avons pu constater que la présence d’animaux de compagnie dans nos foyers était en hausse pendant les dernières années! Même si les chats et les chiens sont des animaux très différents, notre amour pour l’un est bien souvent présent aussi pour l’autre.

 

Selon un sondage

Selon un sondage Léger mené par l’AMVQ (Association des médecins vétérinaires du Québec) en 2021, plus de 52% des familles au Québec hébergent un chat ou un chien. Ce sondage indique une forte croissance des chats présents dans 36% des foyers. Nous parlons donc d’environ 2 millions de chats pour 1 millions de chiens! Et 10% des foyers québécois cohabitent avec un chat et un chien. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes!

Nous pouvons alors être certains que ces animaux sont très bénéfiques pour nous. Puisque nous vivons de plein gré avec eux dans nos maisons et qu’ils partagent aussi le quotidien de nos enfants. Dans cet article, je vais tenter de vous amener des pistes de solutions pour que tout le monde en sorte gagnant!

 

Un environnement à prévoir

Dans la plupart des cas, je vois un chiot ou un chien qu’on tente d’intégrer dans une maison habitant déjà un chat et le plus souvent adulte. Vous savez déjà si vous possédez un chat, qu’il est nécessaire de lui aménager un environnement enrichissant et sécuritaire. Je n’entrerai pas dans les détails ici, mais mentionnerai seulement les éléments à prévoir en vue d’adopter un ami canin. Si vous avez plusieurs chats, prévoyez que la tâche sera un peu plus compliquée car ces conseils devront quand même être appliqués!

 

Pour le chat

Votre chat aura besoin de davantage de zones de sécurité où il sera certain de ne jamais être dérangé par Pitou. Afin de bien cohabiter, votre chat et votre chien doivent se sentir en sécurité au quotidien.  Je vous suggère de modifier l’environnement de Minou graduellement et bien avant l’arrivée du chien.

  • Offrir des cachettes et hauteurs dans toutes les pièces de la maison afin qu’il puisse s’y réfugier à tout moment et hors d’atteinte de son ami canin. Prévoir des boites, tentes, meubles, petits espaces et diverses cachettes que Minou affectionne d’où il pourra observer le chien sans être vu de lui!

 

  • Pour les hauteurs : des tablettes, comptoirs, meubles, fenêtres accessibles par le chat mais aucunement par le chien. Je vous recommande à coup sûr un arbre à chat à chaque étage de la maison assez haut et stable pour que votre félin puisse s’y sentir en sécurité. Installez-le près d’une fenêtre pour lui permettre à la fois de se distraire et de surveiller le nouveau venu. Vous pouvez même y placer un petit lit ou coussin que votre chat affectionne pour se reposer.

 

  • Il sera souvent nécessaire de déplacer la nourriture et l’eau du chat dans un endroit accessible pour lui et en hauteur également. Puisque le fait que Minou apparaisse pour s’alimenter intéressera de façon certaine votre nouveau compagnon! Pour bien s’alimenter, votre chat a besoin d’un espace tranquille où il ne sera pas dérangé même par les regards de Pitou! Si vous décidez d’utiliser le comptoir de la cuisine, prévoyez d’occuper le nouveau venu dans une autre pièce à l’heure des repas.

 

  • Pour ce qui est de la ou des litières… Le chien ne doit pas y avoir accès du tout. À la fois pour sa sécurité, des complications seraient possibles suite à l’ingestion de gravier, transmission de maladies ou parasites et pour la santé du chat qui doit faire ses besoins quotidiens. Vous placerez donc les lieux de toilette du chat dans des pièces fermées dont la porte comprend une chatière (non accessible au chien) ou en hauteur dans les endroits appropriés. Si vous utilisez des hauteurs, assurez-vous qu’il y ait deux accès faciles pour le chat et que le tout soit très stable.

 

Les présentations

Pour un chiot adopté entre 8 et 14 semaines, il sera plus facile d’apprendre que le chat est une espèce amie grâce à la socialisation. S’il vit sous le même toit, il apprendra à le respecter et cohabiter avec lui sans poursuite ou harcèlement moyennant certaines interventions de votre part pour le guider. Pour une cohabitation réussie, les deux espèces doivent avoir appris le concept de l’autre espèce amie.

Si par contre, les deux n’ont pas été mis en contact lors de cette période de socialisation, il est fort à parier que vous n’aurez jamais la certitude que tout se passera bien. Pitou sera régulièrement tenté de poursuivre Minou, car celui-ci prendra la fuite la plupart du temps, déclenchant ainsi son instinct de poursuite. Rares sont les chats qui lui feront face, mais c’est aussi possible. Notez que pour un chat, le fixer du regard est une confrontation, c’est souvent ce qui le fera réagir si le chien a tendance à le faire. Donc, attention aux blessures aux yeux, surtout pour les chiots qui sont souvent plus audacieux!

 

Protocoles à l’appui

Sachez que des protocoles précis existent pour favoriser une belle première rencontre et augmenter les chances d’une bonne entente dès le début de la cohabitation entre chat et chien. Un(e) intervenant(e) compétent(e) en comportement animal serait en mesure de vous aider dans cette intervention.

 

Quelques conseils de base

 

Une bonne gestion de l’espace

Les présentations doivent se faire à distance sans forcer les animaux à se sentir ou se toucher. Il est primordial de bien gérer l’environnement pendant la période d’adaptation. Utilisez des barrières de bébé, retirer l’accès au chien à un étage de la maison, fermer les portes de certaines pièces surtout s’il s’agit d’un chiot. Si vous venez d’adopter un chiot, il y a de toute façon plusieurs éléments à considérer pour lui offrir un environnement sécuritaire. Installer les petits jouets du chat dans un endroit hors d’accès pour le chiot en fait d’ailleurs partie!

 

Éviter de contraindre le chat

Pour les présentations, le chat doit avoir continuellement la possibilité de fuir où il veut pour se sécuriser si le stress devient trop grand. Je vous pris d’éviter d’enfermer le chat dans une cage, dans une pièce avec le chien ou même dans vos bras. Ceci ne ferait qu’augmenter les chances d’une réaction agressive de la part de votre chat.

 

Limiter les déplacements du chien

Le plus souvent, je recommande de retirer l’accès au chien ou chiot à un étage de la maison avec une barrière de bébé solide. Assurez-vous que l’étage réservé au chat renferme tout ce dont il a besoin et quelques-uns de ses endroits préférés pour le jeu ou la détente. Cela permet au chat d’évaluer la situation, s’acclimater aux nouvelles odeurs et observer le chien à distance dans un environnement rassurant pour lui et il peut quand même circuler où il veut.

 

Utiliser la laisse

Ensuite il serait utile de laisser une laisse à votre chien dans la maison les premiers temps afin de le guider à ne pas se préoccuper du chat. Chaque fois qu’il s’intéresse, regarde ou fixe le chat, rappelez-le, prenez la laisse relâchée (sans tirer ou la tendre) et renforcer tous les comportements de calme de Pitou en présence de Minou.  S’il reste calme, encouragez-le avec un renforcement verbal comme ‘’bon chien’’. Ensuite, offrez-lui des gâteries appétentes ou de l’attention selon ses préférences pour faire une bonne association.

Si vous utilisez des jouets, assurez-vous qu’ils n’excitent pas Pitou. Vous aurez intérêt à encourager son calme afin qu’il laisse le chat tranquille! Évitez toute intervention punitive qui pourrait faire une mauvaise association avec le chat et certainement empirer la situation.

 

Isoler votre chat au besoin

Votre chat se réfère continuellement à son environnement. Donc, je mentionne de l’isoler dans une chambre où il est habituellement confortable et familier seulement s’il est très stressé ou davantage en réaction aux nouveaux animaux. Alors, j’indique de lui fournir un arbre à chat, sa litière, ses bols, des jouets, sa nourriture et des gâteries dans cette pièce fermée où il restera aussi longtemps que nécessaire.

Il pourra y rester quelques heures ou des jours le temps de se calmer et d’être assez détendu et curieux pour rencontrer son nouvel ami. Il est toujours important de bien observer son langage corporel. En l’absence du chien dans la maison, je vous suggère de le sortir librement afin qu’il puisse sentir les odeurs de Pitou. Il serait opportun d’éparpiller des gâteries pour chat dans l’espace de vie du chien afin augmenter les chances d’une association positive!

 

Dans plusieurs cas

Généralement, les chats vont rester loin du chien et analyser la situation à distance. Peu à peu, ils reviennent dans l’espace de vie du chien à mesure qu’ils se sécurisent. Le chien essaiera d’interagir avec le chat qui lui démontrera ses limites et sa distance de sécurité. Et tous deux finiront par se comprendre et se tolérer respectant les limites de l’autre. Gardez la barrière en place pour le temps nécessaire, votre chat doit pouvoir se réfugier chaque fois qu’il le souhaite. Alors des exercices d’intervention positive pourront être ajoutés pour les deux animaux lorsqu’ils se côtoient pour s’assurer d’une bonne entente. Ils doivent au minimum bien se tolérer et au mieux s’apprécier!

 

Si la situation dégénère

Plusieurs de mes clients ont une situation similaire. Ils viennent d’adopter un chiot et possèdent déjà un ou plusieurs chats. La plupart du temps, aucune intervention particulière est nécessaire hormis les conseils de base énumérés précédemment. Mes conseils encadreront davantage le chiot qui doit s’adapter à son nouvel environnement et y respecter certaines règles. L’objectif est de donner confiance au chat en gérant le chiot. Ainsi que de donner confiance au chiot en l’encadrant tout en renforçant positivement les deux animaux en présence l’un de l’autre.

 

Ce qu’il faut faire

Mais, parfois les interactions entre chat et chien peuvent être plus houleuses… Les gens s’inquiètent quand leur chat grogne ou vocalise et avec raison car des sons nouveaux et impressionnants peuvent alors s’exprimer. Si cela survient par moments, n’intervenez pas. Observez-les de loin et laissez-les fixer leurs limites respectives. Vous verrez assez rapidement qu’ils se respecteront ensuite mutuellement. Pour un chiot, cette compréhension sera peut-être plus longue, mais vous pourrez le guider avec les conseils avisés d’un professionnel canin et félin.

 

Que du positif!

Dans tous les cas, il faut éviter toute punition verbale ou physique. Cela ne ferait qu’envenimer la situation et les prochaines altercations seraient pires. Le fait de garder Pitou en laisse libre les premiers temps vous permet d’intervenir de façon sécuritaire en prenant la laisse et en vous éloignant si une chicane éclate. Et surtout évitez de prendre le chat dans vos bras!

Si votre chiot ou chien adulte réagit chaque fois qu’il voit le chat ou lui court après continuellement, vous devez impérativement consulter un intervenant en comportement canin et/ou félin. Il saura vous outiller pour rétablir la situation de la meilleure façon et selon les besoins de vos animaux.

 

En conclusion

Patience, douceur, rigueur, clarté et confiance sont de mise pour une belle cohabitation entre chien et chat. L’adoption d’un chien doit être une décision mûrement réfléchie et préparée. Donc, prenez le temps de vous procurer les bonnes informations pour modifier graduellement l’environnement de Minou afin que les choses se passent le mieux possible pour lui.

Je vous recommande fortement de toujours faire appel à un professionnel du comportement canin pour éduquer votre chien ou chiot dès son adoption afin de bien l’intégrer votre foyer. Et finalement, soyez patients, ces choses prennent du temps. Il s’écoulera probablement plusieurs mois avant que chat et chien vivent de façon harmonieuse. Gardez votre attitude positive ayez confiance!

 

Rédigé par Gabrielle Charland

TSA, Intervenante en comportement canin et félin

Praticienne TTouch de niveau 1

 

Sources :

  • Dehasse, Joël. L’éducation du chien. Éditions La Griffe. 2012. p.48-52
  • Dehasse, Joël. Vétérinaire comportementaliste. Formation en ligne Le chat dans tous ses états. 2019
  • Filion, Daniel. Comportementaliste félin Éduchateur. Formation Chatcadémie Maître (notes de cours). 2014.
  • Leclerc, Lucie. Instructrice TTouch. Formation praticienne niveau 1 pour animaux de compagnie. 2019 à 2021.

Crédit photo: Andrew-s-ouo-unsplah

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour communiquer au poil avec son chien!

Qui n’a pas déjà eu l’impression que son animal ne l’écoutait pas, même qu’il le provoquait peut-être!  Pour la plupart d’entre vous, comprendre ce chien qui fait partie intégrante de votre vie relève d’un défi monstre! Décoder ses mimiques, ses vocalisations et ses comportements peut vous sembler hors de portée. Pourtant, il vous suffit de l’observer au quotidien, comprendre ce dont il a besoin et les expressions qui lui sont propres afin d’arriver à bien saisir la situation. N’oubliez pas que votre chien est un être social avant tout! Je vous dirais que le plus souvent, suivre votre instinct est le début d’une bonne communication. Mais, évidemment, ce n’est pas tout! Cet article vous donnera les principaux outils pour débuter une belle et authentique relation avec votre chien.

 

Les bases du langage canin

Tout d’abord, regardons ensemble les bases de cette communication canine indispensables à savoir : les signaux d’apaisement ou d’inconfort. Ils sont les premiers signes visibles d’une volonté d’interaction amicale ou bien de l’expression d’une incertitude dans situation confusionnelle. Ainsi que les signes de stress et les réflexes de défense qui eux sont exprimés de façon involontaire et lorsqu’une menace est perçue. Une fois que vous saurez les identifier, les différentes situations que vous vivez au quotidien vous sembleront plus claires. Mais sachez que la communication canine comprend aussi d’autres éléments comme les vocalisations, mouvements, phéromones, odeurs, marquage… Tout ce qui permet au chien de recevoir ou transmettre des informations aux individus qui l’entourent et à son environnement.

 

Les signaux d’apaisement ou d’inconfort

Depuis de nombreuses années, on peut constater que les livres et articles sur le langage canin se succèdent. La plupart se réfèrent entre autres à Turid Rugaas, une ancienne entraîneuse de chevaux de course qui a toujours su par instinct que les méthodes douces étaient les plus efficaces. Elle a aussi travaillé pendant des années avec des chiens et leurs propriétaires pour leur démontrer une éducation bienveillante.

Cette femme d’exception a entrepris un travail sur les signaux d’apaisement à la fin des années 80, qui a donné le jour à un livre publié pour la première fois en 1996, puis une deuxième édition en 2006 : Les signaux d’apaisement, les bases de la communication canine. Elle décrit une trentaine de ces signaux comme des postures et mimiques exprimées volontairement par les chiens pour prévenir les menaces des gens, d’autres chiens et calmer la nervosité, la peur, le bruit ou toute chose désagréable. Leur permettant ainsi de se rassurer, rassurer les individus qui les entourent et éviter de nombreux conflits.

 

Les plus courants

Assez récemment, la science du comportement nous apprend que le terme ‘’signaux d’inconfort’’ est plus approprié puisqu’ils démontrent le plus souvent un inconfort chez l’animal. En voici quelques-uns : tourner la tête, cligner des yeux, détourner le regard, se lécher la truffe, marcher lentement, position de l’appel au jeu, s’asseoir, se coucher, bailler, renifler, s’avancer en arc de cercle, lever la patte, remuer la queue, se secouer…

Il est donc toujours très pertinent de bien observer votre chien afin de voir ces comportements et de modifier la situation qui s’y rapporte si nécessaire. En exemple, si votre chien s’assoit ou se couche lorsqu’il rencontre un autre chien tenu en laisse, il s’agit d’un signe très fort pour indiquer qu’il ne veut pas de conflit et que son intention est amicale. Ou encore, votre chien peut bailler lorsque le ton monte pendant une discussion entre ses propriétaires. Également, il peut aussi cligner des yeux et détourner la tête lorsque vous le caressez ou tentez d’interagir avec lui. Dans toutes circonstances, ces signaux sont généralement positifs!

 

Tranche de vie

Les chiens ont généralement leurs propres signes qu’ils reprennent plus couramment. Pour mon Marcus, le bâillement et le détournement de la tête ou du corps sont ceux qu’il exprime le plus souvent.  Dans son cas, auparavant, lorsque je mettais son harnais ou attachait sa laisse, lors de caresses ou interactions diverses, lorsqu’il ne comprenait pas une demande ou s’il y avait trop d’enfants autour de lui… Avec le temps, j’ai dû modifier ces situations pour le rendre plus confortable et il en fait beaucoup plus rarement! Du haut de ses 3 ans, nous nous comprenons vraiment mieux! Retenez que si un ou des signes d’inconfort apparaissent, vous devez être attentif aux détails de la situation qui se déroule sous vos yeux. Votre chien a besoin que vous soyez connecté et présent avec lui.

 

Les signes de stress

Une définition globale du stress serait l’ensemble des réactions d’un organisme soumis à des pressions ou contraintes de l’environnement. Les réactions seront différentes selon la perception de l’individu et des émotions qui en découlent. Elles sont la plupart du temps involontaires et s’imposent au chien. Le stress amène couramment peur, confusion ou incertitudes qui influencent le comportement de l’animal.

 

Ce que vous pouvez observer

Une vétérinaire comportementaliste bien connue Sophia Yin, décédée il y a quelques années, en a répertorié plusieurs. On parle de posture accroupie, très basse, halètement, respiration rapide, augmentation de la fréquence cardiaque, mouvements lents ou très rapides, hypervigilence. Peuvent s’ajouter à cette liste le refus de manger, s’éloigner, avoir les pupilles dilatées, avoir le corps raide, sudation des coussinets, pellicules et perte de poils excessive, salivation, avoir le poil hérissé sur le dos…

Si vous constatez ces signes chez votre toutou, il est impératif de trouver la cause ou le déclencheur de cette difficulté et d’intervenir pour le retirer de ce contexte ou modifier celui-ci. La gravité de la situation ne fera qu’empirer si elle n’est pas gérée rapidement, également si cette même situation doit se reproduire dans le futur.

 

Des solutions

Tout ce qui peut aider votre animal à se calmer sera une bonne solution. Que ce soit de la distance avec le déclencheur, des caresses à un endroit apprécié sur le corps, des paroles rassurantes. Il peut même s’agir de jeu, de nourriture, changer un détail dans l’environnement, d’une musique, une odeur, une façon plus douce et consciente d’interagir avec lui… Tout ce qui peut lui donner une perception plus positive de la situation aidera à rétablir son calme et son équilibre émotionnel.

Par exemple, dans le cas d’un enfant qui s’impose et envahit un chien tenu en laisse, il est possible d’observer un ou plusieurs de ces éléments. Il serait pertinent de suggérer à l’enfant qu’il s’éloigne un peu du chien et qu’il invite celui-ci à s’approcher de lui tout en respectant son choix. Le propriétaire pourrait même donner des gâteries à l’enfant qui les lancerait au chien à distance. Peu importe l’âge de l’enfant ou la situation, il est primordial qu’en sa présence l’association faite par le chien soit toujours positive et agréable!

 

Les réflexes de défense

Les réflexes de défense sont des mécanismes inconscients exprimés par les animaux autant que les humains pour se soustraire à une situation qui leur fait ressentir de la peur. Chez le chien, il y en a quatre qui sont le plus régulièrement observés : figer, fuir, faire le fou, foncer (communément appelés 4F). Chaque individu aura une tendance à manifester un de ces réflexes. Mais s’il ne peut l’utiliser, un second sera assurément exprimé. Tous les animaux figent plus ou moins longtemps en premier lieu et souvent ce réflexe passe inaperçu.

Prenons le cas d’un chien dans les bras de son propriétaire, le soir, devant la télévision qui se reposent tranquillement. À un moment, la jeune fille de la famille s’approche face à lui pour le caresser parce qu’elle en a envie… Quand celui-ci est surpris, se met à grogner et à montrer les dents. Le réflexe du père sera probablement de réagir fortement en réprimandant le chien puisqu’il est lui-même surpris de sa réaction. Si on regarde de plus près, le chien fige quelques secondes mais la fillette ne le voit pas. Puis, dans les bras de l’humain, il est pris et contraint, il ne peut s’éloigner s’il ne souhaite pas cette interaction. Alors, lui reste l’option de foncer : montrer les dents et grogner dans son cas!

 

Comment interagir?

Vous voyez que tous ces éléments font partie intégrante de la communication humain et chien! D’autant plus qu’il est évident qu’ils évoluent en escalade selon l’évolution de la situation. Alors votre compréhension des circonstances est importante!

Tout d’abord, il est essentiel de bien comprendre le langage canin en vous procurant les bonnes informations. Je vous conseille fortement de prendre les services d’un intervenant canin compétent utilisant des méthodes bienveillantes pour apprendre à lire votre propre chien. Chacun est unique et utilise un langage bien à lui puisque’ il a également ses propres limites. Un tel professionnel vous aidera à décoder tous les signes exprimés par votre chien et vous faire voir des détails que vous n’aviez pas encore vu. Il mettra en lumière les besoins et limites de votre compagnon.

Évidemment, dans tout contact avec votre chien, priorisez le respect. Soyez conscients de ses limites puisque vous exigez de lui qu’il respecte les vôtres. Laissez-lui toujours de la distance et le choix de refuser toute interaction avec vous ou d’autres individus. Offrez-lui toujours un endroit calme et bien à lui dans son espace de vie, un refuge qui lui est accessible quand il le souhaite. De cette façon vous saurez à quel moment il en a assez et s’il a besoin d’une pause. Pensez à toujours le toucher ou le caresser de façon brève. Il doit pouvoir s’éloigner au besoin. Le moment que nous choisissons pour les câlins n’est pas toujours celui que notre ami canin souhaite! Finalement, dans tous vos échanges avec Pitou, soyez présents et attentifs à ce que vous faites et bien sûr dans chaque détail.

 

Comment se faire comprendre

Je vous assure qu’il n’est pas nécessaire de se fâcher ou s’impatienter pour se faire comprendre d’un chien. Il n’a pas la capacité de vouloir provoquer votre colère ou se venger. Et quelle motivation aurait-il de vous obéir dans ce cas? Votre chien n’est pas un humain, il vit dans l’instant présent et est connecté avec lui-même bien plus que vous ne l’êtes avec vous.

Prenez le temps de lui démontrer vos intentions dans vos échanges et vos demandes. Soyez clairs, en utilisant un mot et un geste simple pour chaque demande. Trouvez les bonnes motivations pour lui donner envie de s’exécuter (nourriture, jeu, jouets, sorties extérieures ou tout ce qu’il souhaite). Vous devez être gagnants tous les deux dans cette relation. Dans vos manipulations ou caresses soyez doux, attentif et prévenant pour toujours le mettre en confiance. Si votre compagnon a confiance en vous et en ce que vous faites, il vous laissera faire tout ce que vous voulez ou à quelques exceptions près. Et vous verrez plus facilement où se trouve ses limites. La méthode Tellington Ttouch est très efficace pour développer une communication attentive et consciente.

 

Quelques observations de mon expérience

Voici de petits détails que j’ai pu observer dans mon parcours en clinique vétérinaire et mon travail d’intervenante en comportement canin. Ils vous aideront dans plusieurs circonstances!

  • Un chien qui n’a pas de place de repos dans son espace de vie devient moins tolérant, agité, plus réactif et instable émotionnellement. Prévoyez un coin tranquille: coussin, cage positive, tapis, chambre…Tout endroit où il semble vouloir aller se reposer de lui-même régulièrement. Votre chien aussi a besoin de paix de temps en temps!

 

  • Le grognement est un avertissement à prendre au sérieux. Que ce soit dans les contacts, manipulations, interactions ou toute autre situation. Ne le punissez jamais, prenez-le en compte. Votre chien vous parle directement, modifiez le contexte ou l’événement en question de façon à l’aider à retrouver son calme. Il comprendra qu’il peut avoir confiance en vous et se sentir en sécurité à vos côtés.

 

  • Le regard fixe d’un chien est très souvent indicateur d’une chose à laquelle vous devez intervenir. Excepté s’il l’exprime parce qu’il a été entraîné au focus. Ce regard est souvent la première chose évidente que vous verrez si votre toutou est dérangé, stressé ou attentif à une chose précise (objet, animal, personne…). Il le fera probablement s’il a peur ou est stressé, avant de déclencher en réactivité ou même en cas de comportement de prédation (qui ne sera pas abordé dans ce texte). Vous serez certainement gagnant de ne pas le laisser dans cet état.  Il sera efficace de rapidement détourner son attention ailleurs en le rappelant ou en lui faisant une demande précise. Bien avant qu’il exprime un comportement suivant comme japper ou courir. Le service d’un intervenant canin expérimenté sera nécessaire dans certains cas. Et devant un chien inconnu, évitez de le fixer du regard puisqu’il risquerait de vous percevoir comme une menace. Si vous détournez le regard et cligner les yeux, ça l’aidera à se calmer. Vous gagnerez plus facilement sa confiance!

 

  • Dans mes consultations à domicile, très souvent un chien inconnu se positionne face à moi, il me regarde et me surveille du coin de l’œil. Un tel chien ne me fait pas confiance. Il est alerte, surveille mes faits et gestes. Il peut se coucher, mais face à moi. Dans ces cas-là, je sais que je dois trouver un moyen de gagner sa confiance. Je travaille alors dans le respect de ses limites, la distance, le jeu, les récompenses afin de changer son émotion. Puis, rapidement il devient plus détendu et à l’aise.

 

  • Par contre, un chien dans votre environnement et peu connu vous tourne le dos, fait sa vie sans se préoccuper de vous, c’est assurément qu’il ne se sent pas menacé et  plutôt en sécurité. S’il s’assoit ou se couche près de vous et positionné dos à vous, il vous fait confiance! Et s’il dépose sa tête sur vos genoux, c’est gagné!

 

En conclusion, communiquer avec un chien est avant tout de l’observation. Ensuite, vient un lien de confiance créé par le respect de l’autre. L’humain ne craint pas ce qu’il connait et le chien non plus. Si l’humain est imprévisible et que Pitou ne sait jamais à quoi s’attendre, il sera méfiant et le sentiment de sécurité sera absent. Si au contraire, votre ami canin connaît votre respect, votre patience et vos intentions, votre relation sera vraie et sans ambiguïté. C’est bien là où se trouve le plus beau dans le fait de vivre avec un animal!

 

 

Rédigé par Gabrielle Charland

Intervenante en comportement canin et félin

Praticienne TTouch niveau 1

 

Sources :

  • Dehasse Joël. Tout sur la psychologie du chien. Éditions Odile Jacob. 2009.
  • Rugaas, Turid. Les signaux d’apaisement, les bases de la communication canine. Éditions Génie canin. 2006.
  • Yin, Sophia. Low stress handling. Restraint and behavior modifications on dogs and cats. Cattledog publishing.
  • Leclerc, Lucie. Formation en TTouch pour animaux de compagnie. 2019 à 2021.

 

crédit photo: Courtney Coles-unsplash

 

 

 

 

 

 

5 règles d'or pour avoir du succès avec la propreté de votre chien

Avouez que le jour où votre chiot a été propre fut celui où le réel plaisir a commencé! Je parle de l’apprentissage de faire ses besoins à un endroit précis qui convenait à son humain. La priorité pour tout propriétaire de chien est bien que celui-ci respecte l’environnement dans lequel il vit. C’est bien souvent une période qui demande beaucoup d’énergie et de patience! Dans une vision plus positive, on parle heureusement d’une période vraiment plus courte chez le chien que chez les enfants!

 

Avant tout

Dans les faits le chiot apprend de lui-même à ne pas salir ses lieux de repos et d’alimentation. Très tôt il s’éloigne du nid pour faire ses besoins. Vers l’âge de 4 à 5 semaines, il arrive à se retenir au besoin pour ne pas souiller l’endroit où il dort.  Par la suite, il développe une préférence pour une texture et un lieu d’élimination selon son environnement autour de 8 semaines. Il n’est pas rare que Pitou adopte un endroit pour les selles et un autre pour les urines. Son instinct le poussant à rechercher les odeurs précédentes pour refaire ses besoins à la même place… Vers 15 semaines, la préférence du chien pour une texture et un lieu précis est presque définitive selon Joël Dehasse, vétérinaire comportementaliste. Par contre, si vous le laissez décider de ses endroits préférés, je parie que vous n’apprécierez pas ses choix!

La meilleure solution pour votre foyer est donc de lui apprendre à éliminer à l’endroit précis que vous aurez désigné et qui lui servira de toilette. Que cet endroit soit dehors où à l’intérieur, l’apprentissage sera le même. À partir du moment de l’adoption d’un chiot ou d’un chien adulte, les bonnes interventions sont importantes dans son nouvel environnement pour éviter les erreurs qui pourraient vous nuire à plus long terme.

Les 5 règles d’or

  1. La bonne correction

Pour lui enseigner la propreté, il est fortement déconseillé d’utiliser la punition verbale ou physique. L’élimination est pour votre chien un besoin naturel et fondamental. Si elle est punie, il pourrait en découler de l’anxiété, de la peur, une augmentation de la malpropreté ou même de la crainte envers vous. Dans cet enseignement, si vous le prenez sur le fait, la correction sera de l’amener à l’endroit déterminé pour les besoins afin de pouvoir le récompenser s’il adopte le bon comportement. Pour se faire, je vous conseille de le mettre en laisse pour plus de facilité et vous assurer sa réussite. Il est important de ne rien dire et d’avoir une attitude neutre. S’il est trop tard et que les besoins sont déjà faits, ne faites rien de plus que les nettoyer. Il faudra être plus vigilent la prochaine fois.

 

  1. Le nettoyage adéquat

Pour les mauvais endroits souillés, je vous conseille d’employer une solution moitié eau et moitié vinaigre, un nettoyant spécialisé (formule Uri-Clean) ou toute autre solution qui neutralise les odeurs d’urines et de fèces. Cette étape est très importante puisque Pitou recherche les anciennes odeurs pour y refaire ses besoins. Les produits ménagers courants contiennent souvent de l’ammoniac ou des dérivés qui encourageraient votre ami canin à refaire ses besoins au même endroit.

 

  1. Les consignes claires

Il est évident que la clarté des interventions affectera la rapidité de cet apprentissage. Guidez clairement votre chiot ou chien adulte récemment adopté vers ce que vous souhaitez. Pour un chien adulte ayant déjà pris de mauvaises habitudes le processus sera plus long mais tout à fait possible! Premièrement, sortez-le toujours par la même porte qui mènera à l’endroit que vous aurez choisi dehors et qui sera accessible pendant les quatre saisons. Associez ses actions avec des mots clairs comme ‘’dehors’’ quand vous ouvrez la porte pour sortir. Également le mot ‘’pipi’’ ou ‘’caca’’ selon le besoin qu’il fera. Les mots clairs lui indiqueront exactement vos attentes. Éventuellement, il fera ses besoins sur demande. Ce contexte peut s’avérer très pratique lorsque vous disposez de peu de temps avant un départ par exemple.

 

  1. Le renforcement positif

L’étape la plus importante du processus est le renforcement positif du comportement voulu. Au moment où le chien fait son besoin, vous devez confirmer le bon comportement avec ‘’bon chien’’ ou ‘’bravo’’. Cependant, il est préférable d’employer un ton de voix neutre pour ne pas l’interrompre ou l’exciter. Lorsqu’il a terminé, récompensez-le avec une gâterie qu’il apprécie pour l’inciter à recommencer!

 

  1. Gérer l’environnement

Afin d’assurer votre succès pour cet apprentissage, vous devrez également gérer l’environnement du chiot ou chien adulte. Il sera plus facile de voir les signes annonciateurs et de recherche d’odeurs (renifler le sol, tourner en rond, ralentir ou augmenter la vitesse de déplacements…) qui peuvent légèrement varier d’un individu à l’autre. Vous devrez réduire son espace de vie avec des barrières pour bébé, le garder en laisse par périodes dans la journée ou bien, utiliser un enclos ou une cage lorsque vous ne pourrez pas le surveiller. Pour mettre toutes les chances de votre côté, vous devrez l’accompagner au bon endroit aussi souvent que nécessaire les premières semaines.

 

En définitive

Pour un chiot il faudra l’amener à sa toilette toutes les heures en journée et peut-être une à deux fois la nuit selon son âge étant donné qu’il ne contrôle pas encore très bien ses sphincters. La nuit, il faudra prévoir de le mettre dans sa cage s’il y est confortable pour l’aider à se retenir plus facilement. Il fera des besoins après avoir dormi, joué, mangé, s’être abreuvé… Généralement, les chiots sont propres vers 3 ou 4 mois d’âge selon l’individu. Sachez que tous les chiens ne demandent pas la porte, pour certains un entraînement est nécessaire.

Votre chien adulte récemment adopté aura quant à lui besoin d’un rappel aux deux heures en journée pour bien intégrer sa nouvelle routine. Si vous suspectez un problème quelconque d’élimination, il est nécessaire de consulter votre vétérinaire rapidement. Lorsque vous adoptez un nouvel ami canin qu’il soit chiot ou adulte, vous serez toujours gagnant de vous procurer les services d’un éducateur canin compétent. Celui-ci sera en mesure de vous faire les meilleures recommandations selon votre environnement et votre ami canin!

 

En un mot, cette étape de l’apprentissage de la propreté est relativement courte pour la plupart des chiens. Pensez avant tout à vous faciliter les choses et vous mettre en réussite jour après jour. Alors ayez une attitude positive, avancez par étapes et faites-lui confiance!

 

Rédigé par Gabrielle Charland

Intervenante en comportement canin et félin

 

Sources :

  • Dehasse, Joël. Changer le comportement de mon chien en 7 jours. Éditions Odile Jacob, 2012. p.235-239
  • Dehasse, Joël. Tout sur la psychologie du chien. Éditions Odile Jacob, 2009, p.88 à 91

 

crédit photo: Ayla Verschueren-Unsplash

Pour l'adolescence de votre chien!

Vous serez sûrement en accord avec moi si j’affirme que l’adolescence de nos enfants est rarement de tout repos. Un moment plus ou moins long où comme parent nous ressentons que l’humour et la légèreté aurait sa place au quotidien! Nous voyons souvent nos enfants impatients, incompris qui ont cette soif d’indépendance et de vivre de nouvelles expériences. Une période intéressante mais quelque peu imprévisible!

Et qu’en est-il de nos chiens? Est-ce tellement différent pour eux? En vérité, ils vivent et nous font vivre cette période de façon assez semblable. Dans cet article, je vais tenter de vous expliquer ce qui s’y passe en plus de vous donner des outils et conseils indispensables pour vous aider à traverser cette zone de turbulences avec Pitou!

En définition

Toutes les lumières n’ont pas encore été faites par la science sur cette étape importante du développement du chien.  Quand nous parlons d’adolescence chez le chien, il s’agit d’une période de grands changements hormonaux menant vers la maturité sexuelle. Une zone sensible entraînant des modifications physiques, biologiques et psychologiques chez lui. Elle est de durée variable selon la taille et la race de celui-ci. Ce moment apparaît généralement vers 5-6 mois d’âge et peut se poursuivre jusqu’à 18 mois selon l’individu. Vous pourrez remarquer des changements dans son comportement entre 6 et 12 mois la plupart du temps. Il en est ainsi que votre chien soit stérilisé ou non.

Vos observations

À cette étape de sa vie, votre adolescent canin est en déséquilibre physique et psychologique. Il peut ressentir de la douleur physique, même inflammatoire dû à sa croissance et ses changements morphologiques. Vous pourrez remarquer qu’il sera plus réactif à vos mains lorsque vous essayez de le toucher. Il aura tendance à mordiller plus facilement et fréquemment vos mains. C’est une période où ils ne veulent plus se faire toucher, ni contrôler par l’humain. Le chien a besoin de devenir un individu à part entière et ainsi s’éloigner de son humain.

Ses comportements

Votre chien passera à travers diverses émotions dues à ces nombreux changements et manifestera des comportements variés : impatience, mordillage augmenté, irritabilité, impulsivité, excitation, désobéissance, confusion, fuite, réactivité, détermination, frustration, sensibilité accrue, destruction… Il forge sa personnalité d’adulte, prend des décisions et modifie sa communication.

Pitou perd ses privilèges de chiot et doit interagir de façon plus adulte avec ses congénères canins. Les autres chiens adultes sont moins tolérants avec lui. Il peut également avoir plus de difficulté à comprendre vos demandes et à communiquer avec les membres de votre foyer qu’ils soient animaux ou humains.

Analogie des chandelles

Depuis que j’ai appris cette évocation dans une formation que j’ai suivi il y a peu, je l’utilise continuellement dans mon travail avec les chiens. Il est plus facile pour les clients de comprendre ce que vit leur compagnon canin.

Edie Jane Eaton, instructrice TTouch, a créé cette analogie des chandelles il y a plusieurs années. Cette comparaison nous permet de définir la présence de déclencheurs internes ou chandelles brûlants à notre insu. L’accumulation des déclencheurs (trigger stacking) dont on parle dans le domaine canin est bien réel. Il peut s’agir de déclencheurs externes souvent plus évidents, mais il ne faut pas oublier les déclencheurs internes (aspect interne du chien ou dans son milieu de vie).  Elle nous aide à trouver des façons d’éteindre ces chandelles qu’elles soient déjà présentes ou nouvelles.

Comment les reconnaître?

N’importe quoi qui amène une réponse chez votre chien est une chandelle qui n’est ni bonne ni mauvaise mais qui est susceptible de provoquer une réaction. Elle peut s’allumer à cause d’une chose qui qui l’inquiète ou qui l’excite. Pendant la période d’adolescence, les chiens ont bien souvent une plus grande quantité de chandelles qui brûlent. Ils ont aussi besoin d’un temps de récupération plus important par moments dans la journée.

Variété de chandelles :

  • Douleur
  • Problème digestif
  • Tensions corporelles
  • Jeux excitants (ex: tire à la corde ou courir après une balle)
  • Laisse trop courte
  • Sensibilité aux sons ou aux bruits forts
  • Difficulté à voyager en auto
  • Porter son collier ou harnais
  • Planchers glissants
  • N’avoir aucun endroit pour se reposer
  • Espaces restreints dans la maison…

 

Je m’explique

Vous pourrez constater que les humains aussi ont des chandelles qui brûlent au quotidien.  Je les appelle personnellement irritants! Une fois que nous avons identifié celles qui sont allumées pour votre chien, nous trouvons un moyen de les éteindre une à une. Il est donc très facile pour une famille de mettre les choses en perspective et même les enfants me proposent des solutions!

Si on modifie quelques surfaces dans la maison avec des tapis, qu’on gère la douleur, qu’on change l’alimentation, que les interactions avec le chien sont modifiées en plus de quelques améliorations dans l’environnement la plupart des déclencheurs seront éliminés. Évidemment, ce qui relève du vétérinaire pour ce qui est de la santé lui sera réservé.

Et le chien en question sera plus calme et serein. En résumé, on change ce qu’il est possible de changer pour améliorer son bien-être au quotidien et ainsi diminuer les comportements dérangeants.

Comment l’aider?

Les chiens en période d’adolescence ont clairement besoin de support et de compréhension de la part de leur humain.

Tout d’abord, il est important de leur fournir un endroit calme et accessible en tout temps dans la maison. Cet endroit, le chien pourra y dormir tout allongé confortablement et ne sera jamais dérangé.

La nuit

Pour la nuit, assurez-vous qu’il n’ait pas froid et qu’il soit dans l’obscurité. Un chien qui a froid dormira tout recroqueviller pour se réchauffer. Tenez compte des bruits potentiels dans la pièce choisie, favorisez le calme. Vous pouvez lui offrir quelques choix de lits (formes, textures, grandeurs différentes) et découvrir ses préférences. Si votre compagnon dort dans une cage et qu’il y est bien, assurez-vous qu’elle est assez grande pour qu’il puisse s’y retourner facilement et dormir en position allongée sur le côté.

L’alimentation

Je vous suggère de positionner les bols d’eau fraîche loin des murs afin de lui laisser tout l’espace dont il a besoin. Les bols d’eau et de nourriture s’il y a lieu doivent être dans des endroits où votre chien se sent en sécurité et à une hauteur confortable pour lui. N’hésitez pas à demander conseils à votre vétérinaire au sujet de l’alimentation convenant à votre chien.

La relation

Pour conserver une belle relation humain/chien vous devrez être patients, constants, flexibles et prendre le temps de l’observer. Si vous faites une erreur, prenez-en conscience et modifiez vos techniques, vos plans et vos attentes. Attention de ne pas vous mettre en colère ou perdre patience. Au besoin, allez prendre un peu d’air, prenez une pause ou demandez de l’aide.

Il est important de passer du temps ensemble. Faites avec lui des activités agréables et gratifiantes pour tous les deux. Variez les jeux de jour en jour pour garder le plaisir et l’intérêt de chacun. Les autres membres de la famille peuvent aussi participer!

L’entraînement

Prévoyez lui apprendre de nouvelles choses, des entraînements qui vont dans le sens des comportements que vous souhaitez. Par exemple si votre chien est toujours en mouvement, il est possible de lui apprendre à positionner ses pattes avant sur un objet ou toucher plus ou moins longtemps un bâton, une cible, un jouet dans la maison et même pendant la promenade. Ajoutez-y un grain d’humour!

Selon Dr Ian Dunbar, vétérinaire comportementaliste anglais, il y a plusieurs étapes lorsqu’on entraîne un chien. Premièrement, on donne au chien une raison d’exécuter un comportement (ex : s’asseoir). Je l’amène à le faire sans le toucher ou l’obliger. Deuxièmement, on apprend au chien à avoir envie de faire ce qu’on lui demande. Il est fort possible qu’il ait envie d’autre chose à ce moment précis… Je dois trouver la bonne motivation. En troisième lieu, je m’assure qu’il comprend bien la demande et que j’ai son attention. Finalement, on termine sur une bonne note lorsqu’il s’exécute et on confirme sa bonne décision en le récompensant. Je récompense chaque fois le bon comportement au début pour devenir aléatoire avec le temps et les progrès.

Faites-le grimper, courir, découvrir différents environnements tout en respectant ses limites. Favorisez des endroits rassurants mais variés.  Il faut éviter de le mettre en situation stressante sachant qu’il aura moins de tolérance. Utilisez son flair pour lui permettre d’explorer et se détendre. Identifiez les jouets, nourriture et gâteries qu’il apprécie beaucoup.

Les jeux

L’adolescence est une période où il est favorable d’encourager les jeux en solitaire. Présentez-lui des jouets légers, assez gros qu’il peut transporter, tirer, lancer dans les airs ou secouer de gauche à droite. Gardez toujours un œil sur ce qu’il fait mais laissez-le prendre ses décisions. S’il a tendance à détruire ses jouets, trouvez ceux qu’il aime et qui sont plus résistants. Si vous remarquez qu’il est excité après le jeu, ce n’est pas aidant pour lui. Par contre, s’ il se couche calmement après l’activité c’est qu’elle est adéquate et satisfaisante pour lui. Pour les périodes de jeux en équipe, mettez-y toujours de la joie!

Les interactions sociales

Il est important à cette étape de sa vie de superviser ses interactions. S’il est intense et vigoureux avec d’autres chiens; il peut les blesser, les apeurer ou les surexciter. Une relation avec un chien qu’il connaît peut changer car sa permission de chiot est expirée! Les autres chiens adultes ne seront plus aussi tolérants de ses comportements impolis. Il est préférable de ne pas agrandir son cercle social s’il éprouve des difficultés. Réduisez son univers et patientez jusqu’à ce que sa confiance augmente.

La confiance

Il sera bénéfique pour lui de renforcer sa confiance en l’aidant à prendre les bonnes décisions. Laissez-le prendre des initiatives et récompensez toutes les bonnes décisions qu’il prend chaque jour (être calme, se coucher, s’asseoir, jouer seul, vous regarder en patientant, revenir vers vous, explorer son environnement… Ignorez les mauvais pas en ne lui donnant pas ce qu’il veut ou ce qu’il attend. Des séances TTouch régulières peuvent grandement contribuer à développer son autonomie, sa confiance et sa capacité décisionnelle intelligente. Tout ce travail d’enseignement et de respect resserrera les liens qui vous unissent.

Le contact

Pendant l’adolescence il est possible que votre ami canin change les règles du contact avec vous. Comme il est moins à l’aise de se faire toucher, il se peut qu’il réagisse mal à une manipulation que vous faites et qui ne semblait pas le déranger auparavant. Soyez plus attentif à la façon dont vous le touchez ou mettez ses équipements (collier, harnais…). Prenez le temps d’observer son comportement, identifiez ses limites sans prioriser votre besoin de contact. Touchez-le toujours de façon consciente avec respect et vous serez étonné de la coopération qu’il en ressortira. Il vous manifestera son amour dans sa nouvelle personnalité!

Quoi faire?

Voici mes meilleurs trucs pour traverser la période d’adolescence de votre chien.

  • Bien partir votre chiot dès son plus jeune âge avec des cours d’éducation canine privés afin de l’aider à mieux intégrer et conserver ses apprentissages. L’entraînement du chiot dans son milieu de vie et le peu de distractions présentes sont la clé d’une belle coopération et d’une base solide. Un professionnel qualifié vous aidera à bien maîtriser les meilleures interventions pour votre chien et à les rendre efficaces en présence de plus de distractions.

 

  • Prévoir une socialisation adéquate en bas âge afin d’éviter les mauvaises expériences qui pourraient avoir des conséquences à plus long terme dans son développement comportemental.

 

  • Établir une relation de respect et de confiance le plus tôt possible en ne dépassant pas ses limites. Il vous sera facile d’obtenir tout ce que vous souhaitez de votre chien si vous usez de stratégie, d’intelligence et de la bonne motivation! N’oubliez pas que Pitou a un point de vue sur tout ce que vous lui demandez…

 

  • Établir des règles et limites claires dans votre foyer que votre chien doit connaître et comprendre. Le respecter ne veut pas dire lui laisser faire n’importe quoi. Il doit savoir clairement ce qui est permis et ce qui ne l’est pas! Votre chien est brillant et vous aussi! Soyez stratégique et obtenez les comportements que vous souhaitez de façon détournée et efficace comme vous le faites pour vos enfants.

 

Conclusion

J’espère que cet article vous aura aidé à y voir plus clair. L’adolescence de votre chien est une période importante et inévitable mais peut à coup sûr se traverser agréablement. Votre chien attend de vous de la patience, du support, du réconfort et votre présence. Ni plus, ni moins. À vous maintenant de lui démontrer ce que vous attendez de lui! N’attendez pas pour demander conseils à un intervenant canin compétant pour vous guider dans cette autre aventure!

 

Rédigé par Gabrielle Charland

Intervenante en comportement canin et félin

 

Sources :

  • Dehasse, Joël. Tout sur la psychologie du chien, Éditions Odile Jacob, 2009, p.152-153
  • Dunbar, Ian. Vétérinaire comportementaliste anglais. (2019). Éducation des chiots Sirius (Dog trainer academy). Formation en ligne.
  • Leclerc, Lucie. Instructrice TTouch. (2022). Adolescence. Formation introduction ACE (Animal Centred Education) en ligne.

 

crédit photo : Phil Hearing-unsplash

 

 

 

 

 

 

 

Votre chien qui se familiarise avec l'eau!

Pour bien des gens l’été est synonyme de loisirs, plaisir, vacances et activités familiales! Et grand nombre d’entre vous désirent partager ces beaux moments avec votre compagnon canin. Il est maintenant plus facile de le faire puisque plusieurs endroits acceptent les chiens. Il ne vous reste qu’à décider de quelles activités vous le ferez profiter!

 

Et qu’advient-il si Pitou n’a pas encore profité des bienfaits de l’eau ou s’il en a peur?

Qu’il soit chiot ou adulte il est toujours possible de lui faire apprivoiser l’eau, bien qu’il soit préférable de le faire dès son plus jeune âge. Il est évident que l’expérience doit être positive pendant tout le processus. Il est donc totalement exclu de le forcer, le contraindre ou utiliser la punition verbale ou physique pour se faire. C’est un travail qui nécessite la patience, la confiance et le respect des limites de votre animal. Chaque chien est un individu qui a sa propre vitesse d’apprentissage.

Voici quelques trucs de base qui sauront vous aider à y voir plus clair. Mon expérience de travail comme technicienne en santé animale s’est avérée utile pour écrire cet article. Mon but étant de vous guider pour que vous viviez un bel été avec votre ami canin! Après tout, de nouvelles expériences seront aussi bénéfiques pour vous!

La désensibilisation graduelle

Il s’agit d’une approche progressive exécutée par étape dont chacune est renforcée dans le but que l’animal accepte ce qui lui est présenté. Elle est utilisée régulièrement en comportement animal combinée avec le contre-conditionnement. On doit renforcer les tentatives d’approches, en respectant le rythme de l’animal et ses émotions. Le but est de limiter le stress au minimum pour augmenter sa capacité d’apprentissage. Plus vous irez lentement et plus votre chien progressera vite. Pour bien comprendre cette technique, vous devez faire appel à un intervenant canin compétent. C’est une méthode dont il est question dans cet article.

 

Débutons par un bain!

Étant donné les habitudes et intérêts variés et souvent malpropres de nos chiens, il est recommandé de les laver aux changements de saisons ou une fois par mois selon les besoins. Évidemment, si Wilson ou Lady se roule dans une carcasse ou se fait arroser par une moufette le bain sera difficile à éviter! Je vous conseille d’utiliser un shampoing doux et de qualité selon les recommandations de votre vétérinaire. Il sera en mesure de vous conseiller un shampoing ou produit de rinçage spécifique selon les besoins de votre animal.

 

Pour lui permettre d’apprécier le bain en 4 étapes

Retirez tous les objets autour du bain en premier lieu. Placez dans le fond du bain un tapis antidérapant ou une serviette pour aider le chien à demeurer stable. S’il est en déséquilibre ou s’il glisse il sera inconfortable et l’expérience sera peu appréciée. Ayez à votre portée le shampoing près du bain au sol et les gâteries préférées de Pitou. Un tapis de léchage garni de nourriture molle pour chien collé au mur du bain peut être aussi très efficace!

Étape 1

Prenez votre chien et déposez-le doucement dans le bain (selon sa taille). Je vous suggère d’aller le chercher et ne pas l’appeler puisque les chances qu’il refuse de venir sont grandes et vous ne souhaitez pas gâcher votre rappel. Pendant qu’il est dans le bain sec, rassurez-le en lui parlant et le caressant aux endroits qu’il préfère. Récompensez-le s’il garde son calme. Cette étape peut prendre quelques minutes et peut être répétée plusieurs fois si nécessaire avant le vrai bain.

Étape 2

Ouvrez l’eau doucement à faible débit et augmentez-le graduellement si Wilson reste calme. L’idéal est d’utiliser la pomme de douche ou un contenant à verser sur le chien pour mouiller et rincer. Commencez par les pattes, les épaules, le dos et terminez par le ventre et la tête. Faites de même pour le shampoing. Évitez le visage qui pourra être nettoyé avec un linge humide à la fin. Rincez et frottez Pitou avec des mouvements circulaires et rythmiques pour une meilleure coopération.

Étape 3

Tout au long du processus, manipulez-le doucement, lentement et consciemment. Portez une grande attention à tout ce que vous faites et à la réaction ou aux comportements de votre chien. Observez son langage corporel et les signes de stress. Vous saurez ainsi ce qui est plus difficile pour lui et pourrez adapter vos gestes. Il est très important de le laisser se rééquilibrer au besoin, s’il est stable il sera plus en confiance!

Étape 4

Wilson tout propre, vous pouvez le sécher avec des serviettes pour retirer le plus d’humidité possible. Tout au long de la procédure n’oubliez pas de féliciter son calme et ses bons comportements avec ‘’Bon chien’’ ou ‘’bravo’’ et des friandises appétentes. Avec le temps il restera plus calme, sera confiant et vous pourrez lui donner moins de friandises. Mais il appréciera toujours une récompense après les bains que ce soit du jeu, de l’attention ou de la nourriture! C’est bien le cas de mon Marcus après 3 ans!

 

Parlons baignade!

Bon nombre de mes clients ont déjà fait ou souhaitent faire vivre la baignade à leur chien. Il est vrai que cette activité sollicite tous les muscles et amène le corps à la détente. Certaines races de chien sont plus intéressées et compétentes dans l’eau (labrador, golden, caniche, chien d’eau portugais, terre-neuve, barbet, border collie, jack russel…), ce qui peut vous rendre la tâche plus facile. Et d’autres adorent nager…ou pas! Mais, il y a une première fois à tout!

 

La piscine

Une petite piscine (résistante) d’enfant dans votre cour contenant une petite quantité d’eau pour lui permettre d’aller s’y tremper les pattes est un bon début. Vous pouvez y mettre des jouets flottants pour augmenter son intérêt. Mais vous devez le laisser y aller quand il le souhaitera sans le forcer. Vous pouvez aller y marcher en premier pour l’intriguer. Petit bémol! Ne laissez pas vos enfants l’arroser avec une hose ou des chaudières d’eau, ça risquerait d’être une mauvaise expérience pour lui.

Pour ce qui est d’une piscine hors terre ou creusée, le mieux est d’avoir des marches stables et larges pour lui permettre de descendre graduellement et sortir s’il le souhaite. Restez près de lui pour l’aider au besoin surtout pour un chien de petite taille. Je vous conseille de lui mettre un gilet de sauvetage par sécurité et de prévoir de courtes baignades.  Il existe différents jeux et équipements pour lui permettre de flotter ou se reposer après avoir nagé. Et soyez conscient qu’il y a toujours un risque de briser vos installations… J’ai également pu constater que des chiens ayant appris à aimer se baigner dans la piscine ne laissent pas toujours leurs humains s’amuser en paix si un jour vous le laissez hors de la piscine (peuvent vocaliser, japper, gratter, …). Mais qu’elle activité rafraîchissante!

La plage et plan d’eau en milieu naturel

Si vous êtes plutôt des gens de plage et que les chiens sont permis, amenez-le mais ne le forcez pas à aller dans l’eau. Le mieux est qu’il apprivoise l’eau et la sensation de se mouiller de son plein gré et à son rythme. Éviter de lui lancer des ballons ou jouets dans l’eau dès le début. Mais faites-le une fois qu’il aura du plaisir à y aller! Cela peut nécessiter plusieurs reprises de cette rafraichissante expérience.  Si vous devez le garder en laisse par sécurité, utilisez une grande longe (15-30 pieds) et laisser-le explorer son environnement. Un gilet de sauvetage pourra être nécessaire à votre chien et préalablement désensibilisé à le porter. Pour les premières fois je vous conseille de choisir des endroits peu achalandés. Prenez en compte l’expérience qu’il a acquis jusqu’à maintenant avec les gens ou autres chiens pour éviter de le mettre dans une situation trop stressante ou régresser dans votre entraînement.

L’important est que votre chien ait la possibilité d’y aller et de cesser la baignade quand il veut. Cette expérience doit rester plaisante pour lui et pour vous. Le voir s’amuser dans l’eau est beau à voir, mais si ce n’est pas sa tasse de thé, il vous faudra trouver une autre activité commune.

 

Activités nautiques

Pour ce qui est de la planche à pagaie (paddle board), canot, kayak…

Ce processus se fait aussi graduellement et par étapes en respectant les limites du chien. Ces activités estivales étant de plus en plus populaires et familiales, pourquoi ne pas y inviter votre toutou? Voici les principales étapes à respecter pour avoir du succès. Très important de prendre toutes les informations nécessaires pour trouver l’embarcation qui vous convient le mieux.

Étape 1

Prévoyez de désensibiliser votre toutou au gilet de sauvetage avant de commencer le travail. Munissez-vous de gâteries appétentes et faites-lui porter quelques minutes par jour en augmentant graduellement la durée. Vous pouvez jouer avec lui, lui faire chercher des récompenses dans la maison pendant ce temps…Vous pourrez par la suite lui faire porter dehors. Observez toujours son langage corporel pour vous assurer qu’il ne devient pas stressé par la situation. Si vous croyez que c’est le cas, réduisez la durée du port de la veste qui correspond à l’étape précédente.

Étape 2

Votre chien doit en premier lieu apprendre à côtoyer et rester sur la planche à pagaie ou dans un canot/ kayak hors de l’eau. Faites de séances brèves et positives avec du jeu ou des récompenses alimentaires. Vous pourrez augmenter graduellement la durée selon son évolution. Vous devez faire plusieurs reprises d’une même durée et le chien doit être visiblement calme et réceptif avant d’augmenter vos attentes.

Étape 3

Ensuite, s’il peut rester un certain temps confortable et stable sur l’équipement, vous pourrez aller près de la plage dans une eau très peu profonde. Et recommencez l’entraînement en renforcement positif par de courtes périodes en augmentant graduellement la durée. Cette étape permettra à Pitou d’amadouer l’instabilité crée par l’équipement sur l’eau. Il apprendra à se rééquilibrer au besoin. Gardez en tête que le chien doit avoir du plaisir à chacune des étapes. Il devra, de plus, apprendre à ne pas sauter de l’embarcation à tout moment. Un tout autre défi! Félicitez-le quand il reste calme et récompensez-le.

Étape 4

Par la suite, vous pourrez aller plus loin sur une eau plus profonde pour une vraie exploration. Bien équipés de vos gilets de sauvetage et de votre bonne humeur vous consoliderez votre lien de confiance. Vous, croyant en les capacités de votre ami poilu et lui, vous faisant une totale confiance puisque vous serez à l’écoute de ses réactions. Quelle complicité!

Pour ces activités et davantage la planche à pagaie, tous les muscles de votre chien seront interpellés. Il est important qu’il soit en bonne santé physique et que ces activités soient approuvées par votre vétérinaire. Les animaux ayant un problème de santé pourraient être inconfortables ou en douleur dans la pratique de ces loisirs…

 

Quelques faits intéressants!

  • Les activités comme le canot, kayak ou planche à pagaie peuvent aider les chiens qui ont peur de l’eau à vaincre cette peur puisque tout se fait graduellement dans le respect de ses limites et avec douceur.
  • La technique TTouch peut s’avérer très efficace pour travailler avec votre chiot ou chien s’il a peur de l’eau ou pour développer son équilibre, sa confiance, sa motricité, le socialiser… Son principe est différent de la désensibilisation mais tout aussi efficace.
  • Peut importe le plan d’eau choisi pour vous et votre chien, il est nécessaire de bien le rincer et le sécher avec une serviette après la baignade pour éviter des problèmes de peau ou aux oreilles. Pour éviter les troubles digestifs et qu’il ne soit pas tenté de boire, donnez-lui de l’eau potable avant la baignade et favorisez des baignades de courtes durées.
  • Il est également important de prévoir de mettre à jour les vaccins de votre chien, surtout celui pour la leptospirose en cas de baignades. Informez-vous auprès de votre vétérinaire.
  • L’hydrothérapie directe est utilisée en médecine vétérinaire pour aider et accélérer la guérison de certaines plaies.
  • L’hydrothérapie en piscine utilise la nage pour améliorer la santé physique et la motricité du chien. Elle est aussi parfois utilisée pour soulager certaines maladies.

 

Enfin

Ce texte contient de nombreux conseils de base pour une clientèle d’amoureux des chiens qui souhaitent bien faire les choses. Pour l’entraînement et la désensibilisation détaillés et efficaces des différentes activités énumérées dans cet article, je vous recommande fortement de faire appel à un intervenant ou éducateur canin compétent qui vous démontrera la bonne marche à suivre pour un succès garanti!

 

Rédigé par Gabrielle Charland

TSA et intervenante en comportement canin et félin

Praticienne TTouch niveau 1

 

Sources et références :

  • Bouchard, Jacinthe. Spécialiste en comportement animal (2015) Formation Jacinthe Bouchard, cours de spécialisation en comportement animal.
  • Leclerc, Lucie. Instructrice TTouch (2019-2021) Certification TTouch pour animaux de compagnie.
  • Tellington-Jones, Linda. La méthode Tellington TTouch, Éd.Génie Canin, 2011
  •  https://animotion.ca/services/hydrotherapie-chien
  • https://globalvet.ca

crédit photo: Jamie Street

Qu'elle est la place de Fido ou Candy dans votre couple?

Peu importe le nom de votre ami canin, s’il cohabite avec vous, il a forcément changé la dynamique de votre couple à un moment ou à un autre… Votre chien apporte la joie et la complicité ou bien complique-t-il votre quotidien? Quelle est sa place dans votre foyer? Est-il davantage considéré comme un enfant ou un co-équipier? A-t-il solidifié votre couple ou au contraire, prend-il tout votre temps et votre énergie? Dans mon travail d’intervenante je constate souvent les répercussions positives ou négatives reliées à la présence d’un chien au sein d’un couple. Dans cet article, nous discuterons brièvement des possible scénarios rencontrés. De plus, je vous donnerai des conseils basés sur mes expériences professionnelles afin que votre vie amoureuse s’épanouisse avec Pitou!

Il est intéressant de constater que selon un sondage Léger parut récemment, commandé par l’Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ), 52% des foyers québécois possèdent un chat ou un chien. Les chats seraient présents dans 36% des familles et 25% pour les chiens. La forte demande pour l’adoption de chiens tout au long de la pandémie démontre un grand intérêt pour la cohabitation avec ceux-ci. Mais, elle nécessite aussi des compromis et ajustements au sein du couple qui prend soin de ce poilu. Examinons ça de plus près!

 

Quelques bienfaits pour le couple

 

Un travail d’équipe

Je ne vous apprends rien en vous disant que l’éducation d’un chien afin d’en faire un membre de la famille est avant tout un travail d’équipe! Lorsque vous adoptez un chiot, vous devez le surveiller à tous les instants et continuellement renforcer ses bons comportements. En plus de l’encadrement et des règles qui doivent être établies. La réponse à ses besoins quotidiens demande de la communication, de la coopération et une bonne dose de patience. Et bien sûr, de passer le flambeau à votre conjoint si vous avez besoin d’un petit ou un gros répit! Pour l’adoption d’un chien adulte, son adaptation exigera le même travail d’équipe. Pour certains couples, vivre avec un chien s’avère bénéfique et a solidifié la relation soit dès le début ou bien plus tard.

 

Passer plus de temps ensemble

Il est nécessaire d’encourager votre douce moitié et vice versa dans ses interventions, lui amener des idées constructives pour l’aider à obtenir ce qu’il ou elle attend de Pitou.  Vous devez intervenir ensemble de la même façon afin de clarifier, pour le chien, vos attentes. Vous établissez conjointement les règles de la maison que le chien devra respecter et comprendre pour ensuite mettre ce plan à exécution. Et oui, de la même façon que pour vos enfants si vous en avez! La grande majorité d’entre vous considèrent votre compagnon à quatre pattes comme un enfant ou un réel membre de la famille ou du moins c’est ce que vous souhaitez! L’important est de vous rappeler qu’il s’agit d’une espèce différente avec des besoins différents.  Par cette coopération, vous passez plus de temps avec votre amoureux(se).

 

Un partenaire plus attendrissant

Avec l’aide de votre chien vous découvrez une nouvelle facette de votre amoureux(se). Il devient patient, drôle et mignon quand il joue ou interagit avec Fido. Il est présent pour lui, lui achète des gâteries et jouets, le fait monter dans votre lit ou avec vous deux sur le sofa… Parfois, il va même jusqu’à prendre l’initiative de lui donner un bain si l’odeur canine est trop forte. Vous pourriez être surpris(e) de constater que les rendez-vous chez le vétérinaire sont déjà cédulés! Une bonne façon de voir comment il sera avec vos enfants si vous prévoyez en avoir!

 

Ajout de moments de complicité

Au quotidien, vous constaterez rapidement que vous prenez plaisir à partager et vous remémorer les frasques et étourderies de cette chère petite Candy. Sur le coup, ses sottises vous choquent pour ensuite vous faire rire! Et même ses destructions matérielles de petit chiot peuvent devenir sujets de rigolades avec le temps! Vous vous amusez également à compétitionner pour celui qui prend le plus grand nombre de photos!

 

À l’inverse…

Bien qu’il se peut que tout se passe à merveille, il est possible également que les choses ne tournent pas comme vous le souhaitiez.

Fido est plus actif et a plus d’énergie que prévu. Il demande une surveillance quasi-constante, il détruit tout s’il n’est pas géré ou a des comportements dérangeants (malpropreté, mordillements, jappements…). Il peut même faire de la protection de ressources avec un de ses humains ce qui complique vos moments affectueux. Pitou grogne et se met en colère quand votre partenaire vient vous rejoindre dans la chambre ou même quand vous vous en approchez.  Je vois souvent des chiens envahissants qui s’imposent beaucoup envers leur propriétaire, le bousculent, lui vole des objets…

Il peut s’agir simplement d’opinions ou attentes contradictoires concernant le chien et qui amènent des disputes répétées. Bref, parfois vous avez besoin de conseils pour enrayer ces désagréments qui peuvent même devenir invivables, voire néfastes pour votre couple. Mais tout n’est pas perdu!

Quelques conseils

  1. Une bonne communication

Prendre le temps de discuter avec votre partenaire aussi souvent que nécessaire pour trouver des solutions à mesures que les désagréments apparaissent. Lancez tous les deux vos idées et trouvez un compromis qui fait l’affaire des deux partis. Par exemple : si l’un de vous ne veut pas que Fido dorme dans le lit avec vous, laissez-le monter sur le sofa pour des moments de câlins le soir. Ensuite vous le faites dormir sur un coussin dans votre chambre… Et si cette option n’en est pas une, il en existe d’autres!

 

  1. Travailler en équipe

Favoriser la complicité, intervenez toujours de la même façon auprès de votre chien surtout s’il est encore chiot. Évitez les critiques et utilisez l’humour pour faire passer vos messages. Prévoyez des objectifs réalistes au quotidien selon votre mode de vie. Soyez constants et cohérents dans une routine stable qui convient à tous. N’essayez pas de tout apprendre à votre chiot en même temps, il faut respecter son rythme et avoir de petites attentes. Vous serez ainsi fiers de chacun de ses progrès et des vôtres!  Faites des activités plaisantes avec Pitou comme des randonnées, des sports canins, tours de voiture, promenades dans les parcs qui sont adaptées à son âge et son état de santé. L’important est de vous amuser ensemble avec votre compagnon poilu!

 

  1. Gérer l’environnement

Je vous conseille fortement de gérer votre environnement (maison et cour extérieur) afin de réduire autant que possible les situations qui pourraient vous irriter ou vous rendre impatients. Par exemple si votre conjoint(e) refuse que votre chien ait accès au sous-sol ou au deuxième étage, utilisez une barrière de bébé. Rangez toutes les choses auxquelles Candy ne doit pas avoir accès. Il est très probable que ce ne soit que temporairement! Pensez toujours à un maximum d’efficacité pour un minimum d’efforts!

 

  1. Prendre du temps en couple

N’oubliez pas d’intégrer des moments fréquents où vous sortez en couple seulement. Même si votre poilu est 24h/24h avec vous, prévoyez de le laisser parfois un moment seul à la maison (s’il est bien dans cette situation) ou de le faire garder afin que vous ayez l’esprit tranquille. Assurez-vous qu’il est confortable à la garderie ou bien faites-le garder par un proche si vous partez plus d’une journée. Un intervenant en comportement compétent peut vous éclairer face à cette situation. Le confort de votre chien en votre absence doit être vérifié dès le début de votre cohabitation.

 

  1. Principalement du plaisir

Cohabiter avec un chien doit à tout prix demeurer plaisant pour tous! La vie au quotidien doit être aussi simple et légère que possible. Même si vous pensez que tout se passe bien, il est toujours bénéfique de faire affaire avec un intervenant en comportement professionnel pour ajouter des trucs auxquels vous n’auriez pas pensé. Et si le quotidien est déplaisant et lourd pour vous, c’est d’autant plus important de ne pas se priver d’un tel service!

 

Donc, peu importe la place qu’occupe ce trésor poilu dans votre foyer, la coopération entre tous est la clé. Soyez patients, détendus, reposés, communiquez souvent et amusez-vous! Exprimez-vous en tant que guide dans toutes vos actions face à lui. En fait, votre chien est celui qui vous rappellera chaque jour que vous devez être présent à ce que vous faites. Soyez zen, calme et conscient! Ce n’est qu’une question de temps avant que votre foyer ne retrouve son équilibre si ce n’est déjà le cas!

 

 

Rédigé par Gabrielle Charland

Tsa et intervenante en comportement canin et félin

 

Sources :

  • Site: www.amvq.quebec/fr/communiques-statistiques, sondages AMVQ et Léger parus en 2021

 

Crédit photo : Chewy Invez-unsplash

 

 

 

 

 

 

5 réponses à vos questions sur les mordillements de Pitou!

Chaque semaine, plusieurs clients me questionnent sur le mordillage de leur chien. Ce comportement est plus souvent observé chez les chiots pendant leur développement et parfois persiste à l’âge adulte. Ce qui peut devenir assez rock n’roll dans une famille!

Voici donc les questions qui reviennent le plus souvent et les explications les plus justes afin de vous aider à mieux comprendre votre chien.

Tout d’abord

Le mordillage est normal chez le chiot. Il mordille tout ce qui lui tombe sous la patte lors de ses explorations incluant vos mains. Mais il ne doit pas laisser de marque sur votre peau. Comme je dis souvent à mes clients : les chiots n’ont pas de mains! Leur gueule est ce qu’ils ont pour communiquer, toucher, explorer et découvrir leur environnement. Ils apprennent aussi de cette façon à contrôler la force de leur morsure, surtout dans leurs interactions avec d’autres chiens. Chez l’humain, les bébés touchent à tout, mettent tout dans leur bouche, ils peuvent aussi taper!  Ils utilisent principalement leurs mains pour communiquer et explorer.

Tel que l’enfant, le chiot a lui aussi une période de transition dentaire (généralement entre 4 et 7 mois d’âge selon la race) qui pourra influencer par moments l’intensité des mordillements. Des massages avec un linge frais au niveau de la gueule et gencives ou lui faire mordiller des jouets congelés peuvent le soulager.

Cependant, ce comportement peut rapidement devenir désagréable s’il y a perte de contrôle ou si le chien blesse les humains dans un contexte familial.

Pour simplifier

Les chiens vont mordiller l’humain pour trois principales raisons, bien qu’il y en ait d’autres :

  1. Par excitation, lors de jeux ou pour initier le jeu : le chiot ou chien adulte qui ne gère pas bien son excitation va mordiller quand les émotions sont trop fortes ou par demande d’attention. Un peu comme un enfant qui devient incontrôlable, qui crie et court partout ou fait des bêtises pour attirer notre attention… Cela vous dit quelque chose?

 

  1. Lors d’inconfort à des manipulations : le chiot ou chien adulte mordille souvent si l’humain le prend au mauvais moment, le caresse à un endroit inconfortable ou lui impose toute manipulation non voulue (ex: taille de griffes, brossage de dents, installation du harnais…).

 

  1. Par prédation : le chiot stimulé par quelque chose qui bouge ira souvent le mordiller. La séquence de prédation ou de chasse sera de fixer (ce qui bouge), courir, mordre, secouer… Je resterai en surface ici pour les informations car ce même sujet pourrait faire l’objet de plusieurs articles. Je n’aborde pas ici le comportement de prédation chez l’adulte. Mais notez qu’un chiot bien socialisé aux individus qu’il côtoie a moins de chance de faire de la prédation sur ceux-ci.

 

En prévention

Veillez à combler ses besoins quotidiens en activité physique, masticatoire et mentale (environ 3 à 5 heures/jour ou plus). Les chiots doivent toujours avoir accès à des jouets sécuritaires à mastiquer. Je vous conseille d’en garder plusieurs cachés qui demeureront plus intéressants et que vous pourrez sortir au besoin pour l’occuper. Ce conseil s’applique également à tout chien adulte.

Évitez de jouer avec vos mains ou vos pieds avec pitou. Le fait de jouer de cette façon augmente son excitation, lui apprend que jouer avec la peau est permis et l’incite à devenir très envahissant. Utilisez toujours des jouets. Je vous conseille les jeux à distance, lancer des jouets et lui faire rapporter, jouer à la cachette, entraîner les commandes de base. Je vous assure que pitou préfère les interactions à distance, bien plus motivantes et amusantes!

Déterminez les périodes de la journée où les mordillements sont les plus intenses. Peu avant que cette période commence, faites une activité avec lui pour rediriger son attention vers autre chose de plus acceptable. Donnez-lui des os à gruger, un kong garni, un jouet interactif…

Évitez aussi le jeu de tire à la corde jusqu’à 6 mois d’âge. Ce jeu de tiraillage stimule la prédation chez le chiot. Il cherche plus facilement à tirer sur les vêtements et tout ce qui lui offre une résistance. S’il prend goût à cette activité, il poursuivra cette mauvaise habitude à l’âge adulte qui deviendra vite infernale! Des jeux alternatifs pour l’aider au contrôle de sa morsure peuvent vous être enseigné par un éducateur canin professionnel.

 

Est-ce que je dois punir mon chien qui mordille?

Les mordillements doivent être gérés à tout âge même s’ils sont considérés normaux pour un chiot. Et davantage si pitou vit dans une famille où il y a présence d’enfants. Cependant, la punition verbale ‘’non’’ ou physique augmente généralement l’intensité des mordillements. La confusion, la frustration, l’irritabilité, l’excitation ou même l’attention souhaitée en seront accrues. Par exemple dans une situation où le chien est inconfortable aux manipulations, la punition va lui démontrer une incompréhension de la part de l’humain et augmenter son stress. Le chien n’aura d’autre solution que de mordiller plus fort pour que l’humain comprenne son inconfort et le laisse tranquille.

Les façons de gérer ces comportements désagréables varient selon la raison qui pousse le chien à le faire.

 

Que dois-je faire quand mon chiot me mordille?

 

Par excitation ou lors de périodes de jeux

Il faut cesser l’interaction dès que ses dents entrent en contact avec votre peau. Éloignez-vous immédiatement de lui, ne le regardez pas, ne lui parlez pas et ne le touchez pas. Dès qu’il se calme, renforcez-le avec un mot marqueur de bon comportement (ex : bon chien).  Le mieux est de cesser l’interaction avant que l’excitation ne soit trop haute, avant que les mordillements apparaissent.

S’il le faut allez dans une autre pièce pendant quelques secondes. Quand vous revenez, appelez-le par son nom afin de capter son attention et donnez-lui un jouet à mastiquer ou un kong garni. Procédez de la même façon s’il vous mordille pour vous inviter à jouer ou pour attirer votre attention lorsque vous êtes occupé à autre chose. Ignorez-le totalement. Il cessera ce comportement qui ne lui rapporte rien. Donnez-lui de l’attention seulement lorsqu’il est calme. D’autres alternatives sont aussi possibles et vous seront suggérées selon la réponse de votre chien.

Au besoin, s’il est incontrôlable amenez-le doucement et en silence dans sa cage. Donnez-lui un os ou une lamelle à mâcher pour l’occuper et l’aider à se calmer. Dès qu’il est plus calme, vous pouvez le sortir de sa cage. La cage est avant tout un endroit agréable et calme où votre chien n’est pas dérangé. Le chiot a besoin d’apprendre à se calmer seul. Vous lui apprenez ainsi à ne pas dépasser un certain niveau d’excitation.

 

Par inconfort aux manipulations

Observez bien le langage corporel de pitou. Il ne souhaitera pas se faire toucher et caresser à tout moment dans la journée, n’importe où sur son corps ou par n’importe qui. Vous l’accepteriez? Lui imposer et le forcer à le subir augmentera la fréquence et l’intensité des mordillements.

Dès que vous voyez que votre poilu évite votre geste, détourne la tête, se raidit, a les oreilles vers l’arrière, s’agite ou met ses dents sur vous… cessez ce que vous faites. Dès qu’il se calme, éloignez-vous pour lui montrer que vous avez compris où sont ses limites. Vous gagnerez ainsi sa confiance et la prochaine fois, il vous laissera aller plus loin. Aussi, prévoyez des périodes dans la journée où vous le manipulerez tout en lui donnant ses gâteries préférées ou en lui offrant un jouet garni de nourriture en conserve. Il appréciera davantage vos manipulations. Optez pour des séances agréables et de courtes durée.

 

Par prédation

Dès que votre chiot regarde ou semble intéressé par une personne ou quelque chose qui bouge (ex: votre conjoint en robe de chambre ou votre enfant qui traîne sa doudou), rappelez-le et demandez-lui un ‘’assis’’ ou ‘’couche’’ que vous aurez préalablement entraîné en renforcement positif. Puis, offrez-lui une activité à faire ou redirigez son attention sur un jouet. Vous devez intervenir avant qu’il ne commence à courir vers la chose convoitée afin de briser la séquence. Cela permet aussi de rendre les déclencheurs moins intéressants.

 

Est-ce que les mordillements disparaîtront à l’âge adulte?

Le mordillage s’il est géré de la bonne façon avec le chiot disparaîtra à l’âge adulte. Si le chien trouve réponse à ses demandes d’attention, si les manipulations sont mal introduites ou si la prédation (qui est un comportement programmé) est stimulée, il risque fort de se poursuivre et amener des problématiques au sein de la famille. Il est important de faire appel à un intervenant canin compétent dès que vous adoptez le chiot afin de vous guider dans ses apprentissages.

 

Mon chien mordille surtout un seul de mes enfants! Pourquoi?

Les enfants sont vigoureux, imprévisibles, vocaux et ils bougent rapidement. Pour plusieurs chiens, ils peuvent être un facteur de stress ou un stimulant pour jouer. Pour les chiots, ils sont très intéressants par leur voix aigue et leur ton joyeux!

J’ai vu des familles où ce comportement de mordillage se gérait plus difficilement avec un seul des enfants. Souvent, bien involontairement, l’enfant bougeait plus rapidement, repoussait toujours le chien, criait ou réagissait plus fortement aux mordillages. Toutes ces attitudes et réactions stimulent davantage pitou. Il obtient une réaction ou un jeu et voilà, c’est parti! Selon l’âge de l’enfant, il est toujours possible de le guider pour modifier son attitude et ses réactions face au chiot. Je considère très important que les enfants aient du plaisir avec pitou et ne développent pas de crainte face à lui. En ajoutant la bonne façon d’intervenir avec votre ami canin, cette difficulté rentrera dans l’ordre.

 

Quand je sors dehors avec mon chien, il s’excite et me mordille! Que faire?

Aller dehors pour un chien est le summum du plaisir! L’environnement extérieur déborde de mille et une stimulations. Tous ses sens sont interpellés. Les odeurs, les bruits, les gens, les animaux, les choses qui bougent, TOUT devient intéressant! Si, par exemple, pitou a eu peu d’activités dans la journée il se peut que sa sortie du soir le rende exalté… Alors dès que vous passez la porte, s’excite, saute et vous mordille!

En premier lieu, assurez-vous toujours de combler ses besoins en activité dans la journée. S’il est épuisé, il sera plus calme. Si c’est un chiot, prévoyez plusieurs moments pour l’entraînement et la pratique des commandes de base au quotidien. Si vous sortez pour la marche, peu avant occupez-le avec un os ou un kong garni congelé pour lui faire dépenser de l’énergie. Et répétez cette activité en revenant de la promenade pour continuer de dépenser son énergie plus calmement. Pour les sorties extérieures calmes, votre chien doit acquérir les commandes de bases et des attitudes civilisées par renforcement positif avec l’aide d’un éducateur canin compétent.

 

Quelques faits intéressants

Le sens du toucher est le premier à se développer chez le chiot. Votre chien possède des récepteurs tactiles très sensibles principalement sur la truffe, la face, les pieds, les coussinets plantaires et la région du périnée. Également, les vibrisses situées sur la lèvre supérieure (moustaches), au -dessus du coin interne des yeux et à deux endroits de la commissure labiale vers les oreilles sont ultrasensibles.

Vous avez sûrement observé que votre chien apprécie davantage les caresses au niveau de sa poitrine, qu’il tolère aussi le dessus de la tête et le cou par les gens familiers, moins par les inconnus. Toute sa vie, pitou communique avec des poussées du nez, des léchages, des morsures, des frottements et des contacts avec les individus qui l’entoure. Chez le chien, la limite entre la caresse et la douleur est très mince, un contact prolongé et répété peut devenir désagréable, voir douloureux. (Source: Joël Dehasse, DMV)

Voilà quelques informations qui peuvent vous aider à comprendre les réactions de votre compagnon.

 

Saviez-vous?

La méthode Tellington TTouch peut aussi diminuer la fréquence et l’intensité des mordillements? Certains touchers peuvent améliorer le confort de votre chien tels TTouch au niveau du museau, des babines, de la langue, des joues, des oreilles et de la queue. Ceux-ci permettant de diminuer les tensions et aider à calmer pitou! Il a été démontré que cette méthode facilite les manipulations et favorise la confiance du chien envers l’humain.  À parier que vous y prendrai plaisir par ces moments de complicité avec lui!

Dans ses interactions avec les humains qui l’entourent, votre ami canin est souvent poussé dans ses limites de tolérance. Le chiot est surstimulé, dérangé dans son sommeil, en éducation toute la journée, confronté à des difficultés pour lui  mais utiles à son évolution et ses apprentissages. En toute conscience, il est possible pour vous de rendre ces difficultés plus faciles et de respecter le rythme de votre chien pendant son développement et à l’âge adulte.

Laissez-lui de l’espace, prenez le temps d’observer ses réactions pour vous aider à mieux le comprendre.  S’il vous propose une activité qui vous déplait (ex. : mordre des objets, monter sur des meubles, courir après les enfants…), pourquoi ne pas lui proposer une activité plus appropriée comme jouer à la balle ou gruger calmement un os sur son coussin? Une occupation plus motivante à laquelle il ne pourra dire non!

 

En résumé

Peu importe la cause des mordillements, il est toujours nécessaire de faire appel à un intervenant ou éducateur canin réputé, dès les premiers signes. Afin de vous guider vers les meilleures interventions adaptées à votre famille et à votre chien. Choisissez la personne qui correspond le plus à vos valeurs. L’important est d’agir dès l’adoption du chiot ou du nouveau chien s’il est adulte. Vous gagnerez à travailler dès le début la confiance et la communication avec pitou. Avoir un chien doit être avant tout plaisant pour chacun des membres de la famille!

 

 

Rédigé par Gabrielle Charland

Tsa et intervenante en comportement canin et félin

 

Sources :

  • Dehasse, Joël. Tout sur la psychologie du chien, Éd. Odile Jacob, 2009, p.291-294.
  • Dehasse, Joël. Changer le comportement de mon chien en 7 jours, Éd. Odile Jacob, 2012, p.107-110,164-167,179-182
  • Tellington-Jones, Linda. La méthode Tellington TTouch, Éd.Génie Canin, 2011

crédit photo: Véronika Jorjobert